Lorsqu’une banque fait faillite, cette faillite et sa fermeture sont toujours annoncées un week-end, et le plus souvent le dimanche car tout est fermé. Comme quoi, la fermeture dominicale peut être utile même au grand capital. C’était pour la rime, dominical-capital… Bon, c’est lundi, vous serez indulgents avec mon sens de l’humour économique.
Retenez néanmoins cette règle ! Je me souviens d’une époque pas si lointaine où quelques épargnants, bien rares il faut le dire, retiraient tous leurs sous chaque vendredi, pour les déposer à nouveau chaque lundi. Cela a sauvé au moins une mamie chypriote. Si une banque ferme, elle ferme le week-end et vous vous réveillez le lundi avec vos yeux pour pleurer.
Si nous remontons encore plus loin dans l’histoire économique, à chaque dévaluation du franc, les épargnants français se réveillaient le lundi moins riches de 30 ou 40s% par rapport aux devises étrangères que le vendredi. Évidemment, les petits malins et ceux qui étaient bien informés avaient, eux, acheté de l’or ou des devises étrangères et se retrouvaient le lundi 40 % plus riches que leurs compatriotes, dindons de la farce.
Cette époque, je ne l’ai pas connue, mais j’en ai largement entendu parler de vive voix et dans mes livres. Les sujets changent et encore, pas tout le temps. Les méthodes, elles, en revanche, restent les mêmes.
Lettonie : la banque ABLV déclarée en « faillite » par la BCE
Vous vous souvenez sans doute de l’information que je vous relayais il y a une grosse semaine avec cette histoire de gouverneur de la Banque centrale de Lettonie qui venait d’être arrêté et embastillé pour corruption ?
Charles Gave: 70% des banques européennes en état de quasi faillite
Eh bien il semble que cette sombre histoire soit reliée à la chute ce week-end de la troisième banque commerciale lettone qui a vu sa situation se dégrader après des accusations de blanchiment d’argent venant de Washington.
Voici ce que rapporte le journal Le Monde.
“La Banque centrale européenne (BCE) a déclaré samedi 24 février «en état de faillite ou faillite probable» la troisième banque commerciale en Lettonie, ABLV Bank, dont la situation s’était fortement dégradée après des accusations de blanchiment d’argent venant de Washington. (…)
La Banque centrale européenne a justifié dans un communiqué cette étape supplémentaire en invoquant les liquidités insuffisantes de la banque ABLV, qui «ne sera probablement pas en mesure de payer ses dettes» et de «résister à des retraits massifs de dépôts» de clients affolés une fois le gel levé et en attendant un hypothétique plan de sauvetage de Riga.
Soupçons de liens avec la Corée du Nord
De son côté, ABLV crie au sabotage et assure avoir pris la semaine dernière toutes les dispositions nécessaires, en faisant notamment entrer dans ses caisses «1,36 milliard d’euros en quatre jours ouvrés» afin de rassurer la BCE. «C’était tout à fait suffisant pour que la banque reprenne ses paiements et honore tous ses engagements envers ses clients, mais en raison de considérations politiques, nous n’y avons pas été autorisé», a réagi le groupe bancaire dans un communiqué cité par l’agence BNS.