Il l’a dit par quatre fois, aujourd’hui dans les émissions Les Grandes Gueules. Il l’a répété d’un ton ferme et serein. Et il n’a pas l’air de badiner.
« Cette fois-ci, on ne reculera pas. C’est ou les vrais résultats sortis des urnes ou les manifs » c’est le chef de l’opposition qui parle ainsi.
Question : pourquoi Cellou Dalein Diallo parle-t-il comme ça avec autant d’assurance sans sourciller ? Cinq explications possibles.
La première, c’est qu’il est confiant des preuves dont il détient. Cette année, contrairement aux précédentes élections, il a misé sur un certain nombre de circonscriptions. Pour les gagner, il a formé une machine électorale huilée pour parer à toute éventuelle fraude dans ces zones. Et la stratégie a donné.
La deuxième, le discours de fermeté qu’il a adopté jusque-là commence à être payant. Pour preuve, tous les émissaires du pouvoir qui ont été dépêchés chez lui pour le dissuader son rentrés bredouille puisque le Cellou Dalein Diallo qu’ils ont rencontrés en 2018 n’est plus celui de 2010 ou de 2015.
La troisième, face aux menaces qui pèsent sur le pays, Guineenews est en mesure d’écrire sans risque de se tromper que les langues commencent à se délier. Des acteurs clés du processus électoral qui ne veulent pas salir leur nom font des confidences comment ils auraient été contraints à « bouger ». Mais ça va se savoir.
C’est pourquoi, quand Cellou Dalein Diallo dit que certains magistrats ont été corrompus ou intimidés, il sait de quoi il parle. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il dit que dans une commune, le juge a tenu jusqu’à la dernière minute, avant de céder à la falsification des résultats.
Ce sont toutes ces infos, qui tombent qui font qu’il est plus qu’assuré.
La quatrième, le leader de l’UFDG a dit qu’il a rencontré certaines chancelleries, l’archevêque de Conakry, la société civile et d’autres personnes ressources, ceux-là qui se succèdent chez lui pour le supplier. Cette fois-ci, dit-il, pas question de reculer.
La cinquième chose, c’est que l’opposant compte sur ses partisans. Au moindre signal, ceux-ci sont décidés à contester les résultats.
Malheureusement, pour le pouvoir, le syndicat aussi paralyse les écoles depuis trois semaines. Deux crises au même moment et au mauvais moment, ce n’est pas un bon signe.