Pour les réanimateurs, déclarer un patient en état de mort cérébrale (également appelé “mort encéphalique”, “coma dépassé”, “coma de stade 4”) signifie que le cerveau a uneactivité nulle, on parle d’ailleurs d’électroencéphalogramme plat. Seuls les poumons et le cœur fonctionnent, grâce à l’assistance d’une machine ; le cerveau lui-même est mort. En effet, cet organe ne reçoit plus de sang, et donc plus d’oxygène, ce qui se voit très bien par angiographie (technique d’imagerie avec injection d’un produit de contraste).
Parmi les méthodes d’évaluation et de classification qui se sont substituées à ces “stades”, la plus fréquemment employées est probablement l’échelle de Glasgow. Elle va de 3 (coma profond) à 15 (personne parfaitement consciente) et repose sur la somme de la cotation de trois critères (notés de 1 à 5) :
Réponse verbale : orientée (5 points), confuse (4 points), inappropriée (3 points), incompréhensible (2 points), absente (1 point).
Ouverture des yeux : spontanée (4 points), au bruit (3 points), à la douleur (2 points), absente (1 point).
Réponse motrice : obéit (6 points), adaptée (5 points), orientée (4 points), flexion réflexe (3 points), extension réflexe (2 points), absente (1 point).
Un 15 correspond donc à une conscience normale, et un score inférieur à 8 à un coma.
Ce terme est synonyme de mort de l’individu, mais les autres organes du patient peuvent encore être fonctionnels et “vivants”, et peuvent éventuellement être transplantés à un patient.
Pourquoi parle-t-on aussi de “coma de stade 4” ?
Longtemps, les médecins communiquaient l’état de leurs patients en faisant référence à quatre “stades” de coma (voir encadré). Toutefois, du fait de sa grande imprécision, cette classification est aujourd’hui considérée comme obsolète. Le corps médical emploie néanmoins encore couramment l’expression “coma de stade IV” comme synonyme de “mort cérébrale”.
Selon ce système, au stade I (également appelé “coma vigil” ou “stade de l’obnubilation”), le patient est capable de réagir à des stimulations répétées (verbales, sensorielles), notamment aux stimuli douloureux.
Au stade II (coma “léger” ou “moyen”), le patient n’est plus en éveil (communication impossible), et la réponse qu’il donne à un stimulus douloureux est proche d’un simple réflexe.
Dans un coma de stade III (également appelé “coma profond”, ou “coma carus”), il n’y a plus de réaction aux stimulations extérieures, y compris aux stimuli douloureux. Des troubles des fonctions végétatives (que sont la respiration, la circulation, les sécrétions glandulaires, la digestion, la thermorégulation) apparaissent à ce stade.
Le stade IV (longtemps associé à l’expression de “coma dépassé“) en fait l’état de mort cérébrale. Le cerveau est détruit. L’organisme ne pas de réponse aux stimulations, et les fonctions végétatives ne peuvent être maintenues qu’artificiellement.
Lorsque cet état de mort cérébrale est atteint, il est particulièrement difficile pour la famille d’accepter le décès du malade, car on a vraiment l’impression qu’il respire normalement. Comme on l’a dit, le cerveau, lui, n’a plus d’activité, ce qui est la preuve de la mort.
avec allodocteurs