Le Tchad, un des pays membre de la CEMAC, est proche de remporter une victoire quasi historique sur un des géants du trading des matières premières, après la signature le 21 février 2018 d’un accord de principe sur la dette de 1,45 milliards $ qui l’oppose à Glencore et plusieurs banques internationales. « Un accord de principe a effectivement été trouvé et nous pensons qu’il faut désormais que les éléments retenus soient validés par le conseil d’administration pour Glencore, et par les instances habilitées pour ce qui est du Tchad », a confié à l’Agence Ecofin, une source proche du processus.
Les responsables tchadiens n’étaient pas immédiatement disposés à répondre, mais il semblerait que les revendications du Tchad aient été prises en compte dans presque toute leur totalité. L’obtention d’un délai de grâce de deux ans aurait été validée pour le règlement du principal. La prime à payer au-dessus du taux interbancaire britannique (LIBOR) aurait aussi baissé de manière significative, bien en dessous des 5% initiaux demandés par le Tchad.
La période de remboursement de la dette, apprend-on, a aussi été repoussée de manière significative et surtout le Tchad est parvenu à sécuriser des stocks de pétroles de sécurité pour sa raffinerie. La source indique que cette évolution des choses a été rendue possible grâce à l’insistance du gouvernement tchadien : « Ils n’ont rien lâché », a-t-il confié.
Par ailleurs, les négociations menées par la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) auraient bénéficié d’un appui du Fonds Monétaire International, qui se serait montré volontariste, à l’effet de poursuivre son programme économique avec le pays, après l’avoir mis en veilleuse en raison du blocage des discussions avec Glencore.
Le Tchad n’est pas le seul pays d’Afrique centrale à avoir été pris dans les filets des traders. La république du Congo qui connait aussi des difficultés économiques, aurait engagé des cabinets internationaux pour l’aider à restructurer sa dette avec des traders. Les termes du présent accord pourraient faire jurisprudence.
Plusieurs organisations de la société civile internationale ont tendance à considérer le Tchad comme la victime de l’affaire. Des rapports, dont certains impliquant directement Glencore (Déclaration de Berne, Public Eye), démontrent en permanence comment ces multinationales imposent leur diktat financier à des pays fragiles et peu armés en négociations internationales.
Avec agenceecofin