Du gaz naturel peut être bientôt exporté depuis l’Etat hébreux vers l’Egypte, a-t-on appris de source israélienne. Un accord d’un montant de 15 milliards de dollars a été signé en ce sens par la compagnie israélienne Delek et la compagnie texane Noble Energy représentée en Israël par l’entreprise égyptienne Dolphinus Holdings Ltd.
Israël et l’Egypte se rapprochent de plus en plus. Une compagnie de l’Etat hébreux, Delek et une compagnie texane qui dispose d’une base à Tel Aviv, Noble Energy, viennent de signer un accord d’un montant de 15 milliards de dollars portant sur la livraison du gaz naturel en Egypte. Selon les termes de l’accord, les deux compagnies devront fournir à l’entreprise égyptienne Dolphinus Holdings Ltd environ 64 milliards de mètres cubes de gaz naturel sur une période de dix ans. Dans un communiqué adressé à la Bourse de Tel Aviv, Delek a indiqué qu’elle était étudiait plusieurs solutions pour convoyer le gaz vers l’Etat pharaon et qu’elle envisage aussi des négociations avec la compagnie East Mediterranean Gas (EMG), un conglomérat israélo-égyptien. La compagnie israélienne a également souligné que le gaz fourni proviendra des gisements maritimes de Tamar et de Léviathan.
Il s’agit de deux gisements suffisamment connus. Objets de querelles politiques internes pendant plusieurs années, Delek et Noble Energy ont pu être autorisées en décembre 2015 à les exploiter. Le premier nettement plus petit, celui de Tamar a été néanmoins exploité pour la première fois en mars 2013. Il y a deux ans, en 2016, un accord de fourniture a été signé avec une usine chimique jordanienne située au bord de la mer Morte par les deux compagnies. Quant au Léviathan, il a été découvert en 2010. Immense poche de gaz de 622 milliards de mètres cubes au large des côtes méditerranéennes d’Israël, il est toujours en cours de développement et sa production ne devrait pas débuter avant 2019.
Quiproquo diplomatique ?
Malgré le traité de paix entre l’Egypte et Israël, les deux pays restent très éloignés sur le plan diplomatique. Une situation qui explique les réactions des uns et des autres après l’annonce de cette information. Du côté hébreux, on salue un accord qui permettra des avancées notables. « Cet important accord d’exportation fait d’Israël un acteur clé sur le marché régional, et devrait permettre de renforcer les relations entre les pays concernés », s’est réjoui le ministre israélien de l’Energie, Yuval Steinitz dans un communiqué cité par Xinhua. Réaction similaire du premier ministre de l’Etat hébreux, Benjamin Netanyahu qui a parlé dans un communiqué d’un accord ”historique” qui va « rapporter des milliards dans les coffres de l’Etat ». Du côté des autorités égyptiennes pourtant, l’ambiance est tout autre.
« Le gouvernement égyptien n’a reçu aucune demande officielle pour importer du gaz d’Israël », a rapidement réagi le ministre égyptien du pétrole Tarek Al-Molla, commentant l’annonce israélienne sur la chaîne privée de télévision satellitaire DMC. « Le gouvernement a approuvé de manière préliminaire l’importation de gaz depuis Israël une fois que trois conditions seront remplies », a précisé le responsable. Il faudra premièrement, l’approbation définitive de cette importation par le gouvernement. Secundo, s’assurer que cette opération sera bénéfique à l’économie de l’Etat égyptien et tertio, attendre la conclusion d’arbitrages qui sont en cours de discussion. La partie israélienne s’est-elle peut-être réjouie trop tôt !
Avec latribuneafrique