La révélation est du Fonds monétaire international dans une publication du 9 février 2017. Les Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) vont procéder à l’élimination du calcul du volume des opérations de refinancement « open market » pour chaque pays (Cameroun, Congo, RCA, Gabon, Guinnée équatoriale, Tchad).
Par « opérations d’open market », le FMI indique qu’il s’agit de l’achat et la vente définitive de titres, en particulier de titres publics (bons du Trésor) par la Banque centrale sur le marché interbancaire. « La mise en œuvre du nouveau cadre de gestion des liquidités est prévue pour début 2018 et le volume des opérations de refinancement sera alors défini au niveau régional et sera fondé sur les facteurs autonomes afin d’éviter une accumulation de liquidité excédentaire.», informe le FMI.
Par ailleurs, la Cemac envisage la suppression des plafonds sur le montant des titres d’État éligibles aux opérations de refinancement. Ainsi, un système de décote plus strict et plus précis pour tous les titres utilisés comme garantie pour les opérations « open market » devrait remplacer le cadre actuel de gestion des garanties. Ceci pour permettre de mieux discriminer les titres d’État, en fonction du risque de crédit et non d’un plafond arbitraire.
La mise en place d’un marché ouvert des titres publics « Open Market » en zone Cemac est un des aspects de la contribution de la Beac au programme des réformes économiques de la sous-région (PREF Cemac). L’objectif recherché est principalement de forcer la création d’un marché interbancaire dans la sous-région, afin de donner plus d’opportunités aux banques commerciales de la Cemac de refinancer les titres publics dans leurs portefeuilles.
Cette solution éprouve cependant des difficultés à se mettre en place au niveau bancaire pour plusieurs raisons. Déjà, le régulateur bancaire de la zone Cemac a entrepris d’accroître le seuil des réserves obligatoires notamment par rapport à l’exposition aux titres publics mettant ainsi plusieurs banques de faible et moyenne taille dans un stress de liquidité, qui ne leur permet pas de négocier à égale capacité avec les plus grandes.
Par ailleurs plusieurs banques notamment camerounaises dont la solidité est plus forte, ne se sentent pas prêtes à entrer dans un marché interbancaire avec celles des autres pays de la sous-région, principalement sur la question des titres publics. Le fait est que l’ampleur du risque associé à ces pays n’est pas clairement connue, principalement pour le Tchad, le Congo et même la Guinée équatoriale.
La question a fait l’objet de grosses discussions par les experts, lors de la quatrième rencontre du comité de pilotage du PREF Cemac il y a quelques jours à Douala. Les conclusions finales auxquelles sont arrivés les ministres de l’économie et des finances de la sous-région ne sont pas claires. Car, aucune communication n’a été faite sur le sujet. Pendant ce temps, le refinancement des titres publics à la Beac est devenu complexe et les Etats n’ont pas eu d’autres choix que d’encadrer leurs objectifs d’emprunt sur le marché local dans les seuils prévus par la Banque centrale.
Avec investiraucameroun