Le Burkina et le groupe Bolloré via sa filiale Sitarail ont entériné les modalités pour la modification et le renouvellement de la concession d’exploitation du chemin de fer Abidjan- Ouagadougou, selon un document consulté par “Jeune Afrique”. L’accord n’est toutefois pas encore signé par les deux parties. Il devrait être paraphé début 2016.
Après avoir formalisé le renouvellement de la convention d’exploitation de la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Kaya avec la Côte d’Ivoire, Sitarail (filiale de Bolloré Africa Logistics) devrait bientôt obtenir la signature des autorités burkinabè. Les négociations des experts burkinabè et du groupe Bolloré ont abouti à un accord sur la concession révisée, ainsi que ses annexes.
Le projet de convention révisée, que Jeune Afrique a pu consulter, a été formellement validé par le gouvernement de transition sortant, durant les dernières semaines. La nouvelle convention devrait en principe être signée début 2016 par le nouveau gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré, qui doit prêter serment ce mardi.
En attendant la signature formelle des autorités burkinabè, et suite à la ratification de l’accord par la Côte d’Ivoire, Sitarail a lancé les travaux de réhabilitation à Abidjan en septembre dernier.
Révision
La nouvelle concession a une durée de trente ans avec possibilité de révision à mi-chemin. Le projet de convention instaure une concession intégrale sous la forme d’un contrat « Rehabilitate Operate and Transfer [réhabiliter, exploiter et transférer] ».
Sur cette base, la charge de financement des travaux de réhabilitation de la ligne Abidjan-Ouagadougou-Kaya, prévue sur une durée de cinq ans, incombe exclusivement au concessionnaire. « Sitarail amortira ses investissements sur les recettes générées par l’exploitation sans garantie d’équilibre financier et économique de la part de l’autorité concédante et transféra à celle-ci la pleine propriété des infrastructures ferroviaires réhabilitées au terme de la Convention », ont convenu les deux parties.
Coût
D’après le ministère burkinabè des Infrastructures, le coût de la réhabilitation est estimé à 262 milliards de F CFA (400 millions d’euros). D’autre part, Sitarail se voit céder pour 10 millions d’euros payable sur un échéancier de dix ans le matériel roulant ferroviaire des deux sociétés de patrimoine du Burkina (Sopafer-B) et de la Côte d’Ivoire (SIPF)
De plus, le texte met fin à la garantie de l’équilibre financier et économique de Sitarail et supprime le fonds d’investissement ferroviaire dans lequel les États apportaient l’équivalent de 2 % du droit d’usage payé par Sitarail aux sociétés de patrimoine.
Le remboursement des dettes du concessionnaire, dont le montant n’a pas été communiqué, est différé sur une période de quinze ans.
Attente
En revanche, la nouvelle ligne ferrée Kaya-Tambao et son prolongement au Niger est dans l’attente. Avec la levée de la suspension de la licence d’exploitation du gisement de manganèse de Tambao, les discussions sur la réalisation du volet ferroviaire pourront reprendre en fonction du chronogramme de réhabilitation de la ligne Kaya-Abidjan.
avec jeuneafrique