Les accusations de corruption à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou constituent la dernière mésaventure en date d’une famille qui a fait beaucoup parler d’elle.
Les déboires des Netanyahou ont culminé mardi quand, après des mois d’enquête, la police a indiqué avoir réuni assez de preuves contre M. Netanyahou pour préconiser son inculpation dans deux affaires. Bien qu’anticipées de longue date, ces recommandations ont provoqué un tumulte politique.
Dans l’un des dossiers, M. Netanyahou est soupçonné d’avoir essayé de conclure un accord avec un grand quotidien pour une couverture favorable de son action.
Dans l’autre, M. Netanyahou et des membres de son foyer sont suspectés d’avoir reçu de la part de richissimes personnalités pour un million de shekels (environ 230.000 euros) de cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux, en échange de faveurs financières ou personnelles.
La police suggère l’inculpation de M. Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance. Elle ne fait aucune mention de son épouse, Sara, et de son fils Yaïr, qui vivent pourtant à ses côtés à la résidence.
“Punching-ball”
Les médias, apparemment informés par des fuites, ont abondamment écrit ou parlé du rôle de Mme Netanyahou, rapportant que non seulement elle savait, mais qu’elle aurait sollicité certains cadeaux.
Le quotidien Haaretz par exemple a fait état “d’un bijou coûteux” que Mme Netanyahou aurait demandé comme cadeau d’anniversaire, et de billets d’avion et de chambres d’hôtel payés pour Yaïr par un des amis de la famille.
Si elle n’est pas inquiétée dans ce dossier, Mme Netanyahou, figure omniprésente et réputée influente, menace d’être jugée, avec un proche collaborateur, pour avoir fait passer commande de dizaines de milliers de dollars de repas fins aux frais du contribuable.
Elle a été accusée par le passé d’avoir empoché les consignes sur les bouteilles bues à la résidence alors que l’argent aurait dû revenir au Trésor public. En 2013, le Premier ministre avait remboursé 1.000 dollars à ce titre.
AFP
En février 2016, elle avait été condamnée à verser des dommages et intérêts à un ancien intendant et homme de confiance, aujourd’hui licencié, qui dénonçait la gestion tyrannique selon lui de la résidence.
Mme Netanyahou s’est plainte d’être devenue “le punching-ball de tout le monde”. Le Premier ministre proclame son innocence dans les deux affaires qui pourraient lui valoir d’être inculpé. Il décrie l’obsession dont font preuve selon lui les médias vis-à-vis de lui-même et sa famille.
La dent dure
Sara Netanyahou n’est pas seule en cause. M. Netanyahou a été forcé en janvier de rappeler la morale à Yaïr, l’un des trois enfants du Premier ministre après trois mariages, suite à la publication d’un enregistrement embarrassant.
Lors d’une virée arrosée dans les clubs de strip-teaseuses de Tel-Aviv au cours de l’été 2015, Yaïr Netanyahou suggère à un de ses compagnons, fils de l’un des hommes les plus riches d’Israël, que le Premier ministre a fait gagner à son père des milliards de dollars grâce à un important accord pour l’exploitation du gaz naturel israélien.
Il avait rapidement présenté des excuses, parlant de “blague” et invoquant les vapeurs de l’alcool.
Yaïr Netanyahou est l’une des cibles privilégiées des détracteurs des Netanyahou, indignés que le contribuable paie son garde du corps, son chauffeur ou son train de vie à la résidence alors qu’il n’exerce aucune fonction officielle.
Avec i24news