La sortie de ce prélat a relancé le débat sur le coût désormais onéreux de la dot. Une pratique traditionnelle jadis symbolique. Ce plaidoyer vise à encourager les jeunes à se marier
Le sujet est revenu, comme un boumerang, dans les conversations ces derniers jours. Organisant la société camerounaise en deux franges opposées, avec toutefois un dernier carré dit des équilibristes. Les uns sont pour une suppression pure et simple de la dot. Cette catégorie pointe du doigt le coût exorbitant des matériels exigés par certaines familles pour contracter le mariage avec leur fille. Une attitude qui contribue à donner une image négative de la femme parce que considérée comme une valeur marchande. La montée en flèche du nombre de couples vivant en concubinages est l’argument en béton brandit par ces derniers.
La seconde frange considère qu’il serait inadmissible de se débarrasser ainsi d’un des aspects de nos cultures. Ici, on considère que l’homme doit démontrer qu’il à de l’affection pour la femme qu’il convoite et doit se donner la peine de l’épouser avec dignité. C’est cette débauche d’énergie, prétend-t-on dans cette catégorie, qui donne de la valeur à la femme. Plus loin, il est entendu que plus un homme se sacrifie pour une femme, autant cela prouve qu’il prendra soin de sa dulcinée de la même manière.
Dans le carré des équilibristes, une tentative de conciliation des deux points de vue est perceptible. D’abord en ce sens qu’il est nécessaire de préserver la culture. Et concernant le mariage, il est convenable, pense-ton ici, que lesexigences de la dot reviennent à leur juste proportion et revêtent leur aspect symbolique. Ceci, pour permettre aux jeunes qui ne sont pas tous, très nantis, de prendre femme. Car, c’est cet acte qui scelle l’alliance entre deux familles, au-delà des personnes concernées. Autrement, il reviendrait de « donner » une fille en mariage comme un paquet, et dans ce cas aussi, l’on retombe dans un cas de chosification de la femme.
Le débat relancé par l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Jean Mbarga, au sortir de la messe du 13 décembre 2015, à la Basilique Marie-Reine des apôtres, ouvre officiellement une discussion sur une question ancestrale, devenue épineuse, avec la surenchère observée autour de cette pratique ces dernières années. La question interpelle tous les acteurs sociaux, traditionnels, etc. Les notables, les maires, les chefs de familles… les sociologues, les anthropologues, etc devraient s’en saisir pour cette occasion.
Il faut considérer que face à la montée en puissance des phénomènes nouveaux tels que l’homosexualité, l’église rentre dans cette brèche pour encourager les mariages et pérenniser la famille. La famille, un des fondements de l’église qui considèrent que la famille comprend un père, une mère et des enfants.
avec hanoscultures