Tendance de ventes 2018 chez les TO
2018 s’annonce plus que prometteuse, avec des chiffres globalement à la hausse. Comme prévu, les destinations nord-africaines sont de retours… Mais les destinations refuges n’en souffrent pas. On note aussi la forte présence de l’Afrique, et l’arrivée de destinations plus étonnantes, pour répondre au besoin d’« expérience » et de découverte.
Ce début d’année augure d’une jolie saison 2018. Les chiffres sont bons, déjà en croissance par rapport à l’an dernier à la même période.
Il ressort du sondage TourMaG de janvier que pour 50% des sondés, les ventes sont déjà « bonnes à très bonnes » et seulement 8% n’étaient pas satisfaits.
Chez Evaneos, plus de 17% des voyageurs attendus entre juillet et septembre sont déjà engagés et les réservations déjà actées.
Et les tour-opérateurs sont tous globalement positifs. « Nous avons déjà engrangé 40% du chiffre d’affaires pour 2018 ; on va plus que doubler cette année »annonce Emmanuel Foiry, président de Travel Lab (Kuoni) qui annonce une progression du CA à 2 chiffres, mais aussi une augmentation du nombre de passagers et du panier moyen (d’environ 10% chacun).
Gonzague de Gelis, directeur production de Jet tours va plus loin :« Au global, nous avons plus de 25% de progression sur l’été (par rapport à l’année dernière à la même période ndlr) et beaucoup plus de premières ventes chaque semaine. 2018 est pour nous l’année la plus prometteuse qu’on ait eu depuis longtemps ! »
Et d’évoquer, comme les autres, l’importance du marché nord-africain.
Le grand retour de l’Afrique du Nord
On le sentait déjà en 2017 mais 2018 signe le grand retour de la Tunisie. Voyamar annonce qu’une vente méditerranée sur 2 concerne la destination et Tui y multiplie sa présence par trois. Jet tours en fait sa priorité cette année et indique que le nombre de clients y a déjà triplé « sans impacter les autres destinations méditerranéennes ».
En effet, pour la plupart des TO concernés, la Grèce, la Crète, l’Espagne, et surtout la Croatiecontinuent d’intéresser les touristes, qui ne privilégient pas la Tunisie au détriment des autres destinations méditerranéennes.
« Nous avions lancé le Monténégro et la Bulgarie suite à la baisse de la Tunisie ajoute Gonzague de Gelis La première fait +45% et la seconde +40% et ça continue d’augmenter ».
Le Maroc lui aussi reprend des couleurs. Toujours chez Jet tours, la destination a doublé en nombre de clients, et chez Tui, on annonce +55% en chiffre d’affaires dans le pays.
La destination est devenue « incontournable » pour FTI Voyages qui y « enregistre une croissance à trois chiffres » annonçait un communiqué la semaine dernière.
Au-delà de l’omniprésente Tunisie, c’est l’Afrique dans son ensemble qui intéresse beaucoup cette année.
2018, année africaine
Pour Kuoni, l’Egypte remonte fortement depuis un an, essentiellement concentrées sur les croisières au bord du Nil. « Bien sûr, on est encore loin des records à 30 000 passagers début des années 2000, mais on avait quasiment fermé la destinationexplique Emmanuel Foiry. « En 2017, nous avions dépassé les 2000 et nous avons une croissance à 3 chiffres ! ».
Le pays « tendance » qui monte, c’est le Sénégal, qui fonctionne dès l’été, et non plus uniquement en soleil d’hiver. C’est notamment le constat chez Jet tours, qui annonce déjà 1500 ventes et qui y a installé de nouveaux clubs. Chez FRAM aussi, on mise sur le Sénégal en été. « C’est pour nous une destination très importante explique Christelle Bosello, directrice production.
Cet été, en programme présent dans la brochure on propose un Framissima et 2 autres produits. C’est un peu une valeur refuge : on n’a pas d’inquiétude sur la destination, le côté sécuritaire est assuré. Il y a le prix, c’est très clair, mais aussi a une vraie attractivité pour la destination : en quelques heures de vols c’est rapide, on a un dépaysement garanti ».
Pour Evaneos, le pays est aussi l’une des « destinations plébiscitées pour les voyages en famille » , avec la Namibie. Même son de cloche chez Tui, qui note « de très belles performances de la Tanzanie, Afrique du Sud, Sénégal, Namibie et Ethiopie ».
Pour Samy Bally, Directeur Marchés Francophones d’Evaneos, c’est L’Afrique du Sud qui l’emporte. Elle « permet de réaliser un voyage extrêmement diversifié : safaris de qualité, découverte de la sublime Cape Town, paysages à couper le souffle, rencontres culturelle, etc. Cette destination a le vent en poupe et creuse l’écart avec d’autres pays africains. »
Idem chez Voyamar, pour Aurélien Aufort directeur général adjoint, la destination « a un potentiel énorme qui mêle à la fois l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. Chez nous, l’Afrique du Sud (3500 pax pour 6 M€ en 2017 ndlr) est la 2e destination long-courrier ».
Evaneos note aussi un fort attrait pour l’Ethiopie, fort de son patrimoine naturelle et de « la magie des lacs ». D’autres pays d’Afrique cherchent à tirer leur épingle du jeu sur la même thématique. Le Cameroun, le Bénin ou la Sierra Leone jouent la carte d’un tourisme plus durable, écologique et en petit groupes restreints.
Rechercher l’expérience dans les destinations différentes
Car c’est l’autre tendance forte cette année : le besoin d’authenticité, de découverte et d’échange. Certes, la tendance n’est pas nouvelle mais elle continue de marquer de plus en plus fortement les choix des voyageurs.
On cherche avant tout l’originalité et pour ça, chacun y va de sa destination insolite, ou de ses thématiques ciblées. Terres d’Aventure est dans son élément et propose 3 treks en Asie Centrale (Tadjikistan, Kirghizistan et Mongolie).
Mais les TO spécialisés dans le tourisme d’aventure ne sont pas les seuls. TUI a choisi d’installer un club marmara au Montenegro.
Evaneos de son côté propose de découvrir la Moldavie à travers sa gastronomie, et s’intéresse aux Philippines, « une alternative aux passionnés d’Asie qui souhaitent dorénavant éviter les foules » en tenant compte des attentes plus « humaines » : « Les voyageurs peuvent faire des rencontres et échanger avec les locaux, et nous n’avons que deux partenaires sur place ».
Autre destination prisée mais étonnante : la Colombie, qui est pour TUI « la destination à la mode par excellence » et qui attire de plus en plus malgré une image fortement dégradée et de fortes tensions politiques.
Si elle n’atteint a priori pas la Colombie, la vie politique pourrait bien peser sur les États-Unis. Chez Kuoni et Vacances Fabuleuses, on s’inquiète d’une légère mais persistante baisse de la destination.
« La destination est un peu à la peine. Il n’y a pas de baisse énorme, mais tout de même, on frôle les 10% »… De plus en plus d’acteurs du tourisme dans la région notent que le regard change sur les États-Unis et citent des données conjoncturelles. Image dégradée suite à l’élection de Donald Trump ?
Réticences suite aux 2 Shutdown ? La vie politique américaine pousserait-elle les voyageurs à s’en détourner et à lorgner vers le Canada ? Beaucoup notent un intérêt est très marqué pour la destination, souvent citée parmi les ventes les plus notables.
Mais tous ne voient pas de lien de cause à effet et pour un autre TO, la hausse du Canada n’a rien à voir avec la baisse relative de son voisin : « avec la disparition de Vacances Transat (disparition que récuse Tui, qui explique que les circuits continuent et que seul la marque n’existe plus, ndlr), les agences vont voir ailleurs. C’était le spécialiste du pays, et il possédait le plus gros réceptif canadien.
Il n’y a pas « plus de monde » qui veut aller au Canada, seulement désormais, ils viennent chez nous ».