La crise énergétique qui sévit au Ghana porte gravement atteinte au système sanitaire national. Dans certains centres de santé, les opérations chirurgicales ont été reportées à des échéances non encore fixées. La qualité des dispositifs médicaux nécessitant une conservation au frais, tels que les réserves de sang ou certains produits pharmaceutiques, n’est plus certaine.
« Notre programme national de vaccination court un risque de défaillance. Il suffit d’une crisé énergétique prolongée pour qu’un lot entier de vaccins devienne inutilisable. Nos laboratoires perdent des réactifs très chers. La conservation des produits au frais est très difficile et pendant qu’on se bat pour demeurer opérationnel, nous voyons affluer un nombre croissant de patients. Nous sommes au bord d’une crise sanitaire.» s’inquiète Kojo Nimako, un médecin exerçant dans le privé.
Des cas d’accidents dus à l’éclairage ou encore les intoxications alimentaires dues à la mauvaise conservation de certains aliments viennent en effet s’ajouter au lot habituel de patients.
Ces soins plus sollicités coûtent plus chers que d’ordinaires aux hôpitaux. Ceux de petite taille dépensent en moyenne 1000 $ par semaines pour alimenter leurs groupes électrogènes. Cependant, ces derniers ne parviennent pas à faire fonctionner les matériaux lourds tels que certains équipements des laboratoires. Ils ne peuvent non plus être utilisés pour des appareils non prioritaires tels que les climatiseurs. « Ouvrir les fenêtres fera entrer les moustiques tandis que les fermer empêchera les patients de dormir à cause de la chaleur qui est insupportable. Les moustiques causeront le paludisme chez les patients déjà malades et le manque de sommeil rendra leur convalescence plus lente.» explique M. Nimako.
Dans les centres qui ne peuvent pas se doter de groupes électrogènes, les soins nocturnes sont prodigués à la lueur des lampes torches et des bougies. « La situation est en train d’échapper à tout contrôle. Si le gouvernement ne réagit pas immédiatement, des vies seront inutilement perdues.» avertit une infirmière.
agenceecofin