Au bout de cinq jours d’âpres négociations à Nairobi, les ministres du commerce des Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont parvenus à un important accord sur le dossier du coton. L’accord conclu permet aux pays les moins avancés producteurs de coton, essentiellement les pays d’Afrique subsaharienne, d’avoir un plus grand accès aux marchés étrangers des pays non producteurs grâce à l’élimination des droits de douanes et des quotas. En outre, les subventions au coton des pays développés et en développement seront aussi éliminées dès 2017.
La 10è conférence ministérielle de l’organisation basée à Genève a été aussi marquée par un accord au forceps sur l’élimination des subventions à l’exportation des produits agricoles. Ces subventions devront être supprimées immédiatement pour les pays développés. Les pays en développement disposent, eux, d’un délai étalé de 2018 à 2023.
«La décision que vous avez prise aujourd’hui sur la concurrence à l’exportation est vraiment extraordinaire. C’est le résultat le plus significatif de l’OMC sur l’agriculture», s’est félicité Roberto Azevêdo, le directeur général de l’OMC.
Le 16 décembre, les pays membres de l’OMC avaient aussi accordé leurs violons sur l’élargissement de l’accord sur les technologies de l’information (ATI). Conclu après la levée des dernières réserves chinoises, cet élargissement porte sur l’élimination des droits de douane appliqués à 201 produits des technologies de l’information supplémentaires, ce qui ajoutera aux échanges internationaux un volume d’importations et d’exportations supplémentaires de 1300 milliards de dollars par an.
Aucune avancée n’a été cependant enregistrée en ce qui concerne l’avenir du cycle de Doha, un important mécanisme destiné à réduire les barrières commerciales aux bénéfices des pays en développement.
Le dossier de la politique à adopter en matière de sécurité alimentaire reste aussi au point mort, tout comme le mécanisme de sauvegarde spécial, le dispositif qui permet aux pays en développement de relever temporairement les droits d’importation sur les produits agricoles en cas de poussées des importations ou de baisses des prix. Pour les pays en développement, le bilan de la 10è conférence ministérielle de l’OMC est mitigé. «Ils ont limité les dégâts», a commenté l’ONG Alliance Sud.
avec agenceecofin