Des chercheurs suédois ont découvert un nouveau type de fibres musculaires dans le palais qui pourraient constituer un facteur de risque : souffrir d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
La découverte de fibres musculaires inconnues jusqu’à présent pourraient mieux expliquer pourquoi certaines personnes sont plus sujettes au ronflement et aux apnées du sommeil. Situées dans le palais mou de la bouche, ces fibres d’un genre nouveau se retrouveraient en plus grande quantité chez les ronfleurs et, en particulier, les personnes souffrant d’un syndrome d’apnée obstructive du sommeil, selon les chercheurs de l’Université d’Umea (Suède) qui publient leur étude dans la revue Journal of Anatomy.
Mieux comprendre l’origine des apnées du sommeil
En réalité, c’est une architecture moléculaire un peu particulière qui fait de ces fibres un nouvel objet d’étude pour mieux comprendre l’origine de ces troubles du sommeil. Les chercheurs s’en sont aperçu par hasard, alors qu’ils étudiaient les effets neuromusculaires des vibrations des ronflements sur la physiologie des voies respiratoires supérieures. Un assemblage complexe de tissus comprenant non seulement le nez, les fosses nasales et la bouche, mais aussi le larynx dans la gorge et le pharynx qui constitue un carrefour entre les voies aériennes et digestives.
En comparant les muscles du palais d’un groupe de personnes atteintes d’apnées du sommeil à celui de personnes sans troubles du sommeil, ils se sont aperçus que dans le premier groupe, certaines fibres musculaires présentaient une absence de protéines clés. “Une absence de protéines déjà observées dans certaines maladies musculaires génétiques”, selon le Dr Farhan Shah, premier auteur de l’étude.
Cette découverte pourrait éclairer d’un jour nouveau l’anatomie complexe des voies aériennes supérieures et permettre de prendre en compte ces différences anatomiques dans le traitement des apnées du sommeil.
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil est causé par un relâchement des muscles et de la gorge qui provoque des arrêts intermittents de la respiration (de 20 secondes à 2-3 minutes au maximum) durant le sommeil. Il se caractérise par des arrêts respiratoires nocturnes qui provoquent un fractionnement du sommeil dû aux micros réveils inconscients induits par les reprises de la respiration. Surtout, ces arrêts respiratoires provoquent une hypoxie, une diminution de la quantité d’oxygène apportée aux organes par le sang, dont les conséquences sont nombreuses (santé cardiovasculaire, cerveau…). Ces apnées concernent aujourd’hui plus de 700.000 personnes en France.
avec scienceetevenir