La journée dédiée à l’e-Education s’est tenue samedi 3 février à l’Institut culturel français de Dakar, en présence de plusieurs autorités du secteur et d’autres acteurs réputés dans le domaine. Le ministre de l’Education nationale de la France a pris part à la rencontre en compagnie de son homologue du Sénégal, Serigne Mbaye Thiam. Pour Jean Michel Blanquer, « l’éducation est au cœur des enjeux du monde », d’où la nécessité d’adapter l’offre de formation à l’évolution d’un monde de plus en plus marqué par les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle avec tout le débat et l’engouement autour des robots, les tablettes ainsi que les ordinateurs. A en croire l’hôte du Sénégal, un type de formation plus adéquate pour les « métiers de demain » s’impose à tous les niveaux.
Son homologue du Sénégal qui s’est attardé sur la politique de son pays en matière d’éducation digitale a notamment abordé le Système d’information du ministère de l’éducation nationale (SIMEN) que ses services ont lancé, non sans compter d’autres initiatives en provenance des autres départements comme la Fonction publique pour connecter le monde de l’enseignement. On le sait, le Sénégal a un besoin énorme en matière de digitalisation avec notamment la dématérialisation des procédures administratives. Certaines organisations syndicales ont d’ailleurs fait de cette problématique une grosse doléance après avoir fait l’amer constat de lenteurs dans les procédures; beaucoup d’enseignants devant quitter le tréfonds de la brousse pour récupérer des papiers à Dakar.
Néanmoins, le patron de l’éducation du Sénégal est conscient de l’impérieuse nécessité de renforcer l’offre de formation digitale déjà existante puisque « d’ici à 20 ans, peut-être que la moitié des métiers n’existeront plus ». Et pour convaincre le public visiblement acquis, Serigne Mbaye Thiam, qui plaide donc pour un changement de paradigme, considère que dans le passé, il fallait, pour étudier, être sur place, du même âge et au même moment. Tandis que de nos jours, d’après le ministre de l’Education nationale du Sénégal, l’élève peut se trouver ailleurs et suivre un cours à distance et ce, peu importe où il peut se trouver, à l’aéroport, dans la rue ou encore dans une voiture. Une démonstration qui provoque des applaudissements dans la foule réunie à l’Institut culturel français de Dakar pour la journée de ce samedi.
De son côté, le directeur général de CIO Mag, organisateur de l’événement, a fait part de son grand enthousiasme pour le numérique qui pourrait aider à mieux démocratiser l’accès à l’éducation au Sénégal. « Je constate simplement par rapport à des pays comme les pays anglo-saxons, qui ont des systèmes éducatifs beaucoup plus poussés et beaucoup plus concrets, arrivent à produire des résultats que nous ne pouvons pas produire au Sénégal », relève Mohamadou Diallo, qui dit noter que dans le classement annuel que nous avons, « nous sommes parmi les derniers ». D’où, selon lui, l’urgence de revoir le programme pour une digitalisation plus accrue.
Avec cio-mag