En Côte d’Ivoire, le nouveau plan de lutte contre le “swollen shoot”, le virus infectant les cacaoyers, a été annoncé fin janvier par le directeur général du Conseil café-cacao. Il prévoit d’arracher 100 000 hectares, avec une compensation pour les paysans concernés et la plantation de souches plus résistantes à la maladie.
Le Conseil café-cacao (CCC), le gendarme de la filière agricole stratégique pour la Côte d’Ivoire, a entamé fin janvier l’offensive contre le virus de la pousse de cacao gonflée, aussi connu sous le nom de « swollen shoot ».
Cette maladie endémique de l’Afrique de l’Ouest, qui a resurgi en 2003 après avoir pratiquement disparu depuis les années 1950, détruit les plantations de cacao, en Côte d’Ivoire, mais aussi au Ghana et au Nigeria. À ce jour, son seul remède est l’arrachage des arbres infectés, pour éviter toute propagation.
Quelque 300 000 hectares de plantation de cacao sont infectés en Côte d’Ivoire
En Côte d’ivoire, selon les statistiques du Centre national de recherche agronomique (CNRA), quelque 300 000 hectares de plantation de cacao sont infectés dans le pays, dont plus de 77 000 hectares dans la seule région du Marahoué, au cœur de la nouvelle boucle de cacao.
Peu d’impact sur la production nationale
C’est dans cette région, épicentre de la maladie, que Yves Brahima Koné, le directeur général du CCC, a lancé le plan de lutte qui coûtera 34,5 milliards de francs CFA (52,6 millions d’euros) sur la période 2017-2020. 100 000 hectares de cacao infectés devraient être détruits durant cette période. Le financement de cette opération est assuré par les fonds propres du CCC, ainsi que par la plateforme de partenariat dans le cacao, composée des acteurs principaux du secteur.
Outre l’arrachage des arbres infectés, le plan de lutte prévoit un dédommagement de 50 000 FCFA par hectare détruit pour les paysans, ainsi qu’une opération de distribution de semences plus résistantes à la maladie.
Pour le moment, la propagation du swollen shoot n’impacte pas la production nationale, qui a atteint 2 millions de tonnes lors de la campagne 2016-2017. Pour la campagne 2017-2018, qui a démarré en octobre dernier et qui s’achèvera le 30 septembre prochain, la récolte a déjà franchi la barre du million de tonnes. Le gouvernement a fait une prévision de 1,943 million de tonnes pour la campagne en cours.
Avec jeuneafrique