Le Pentagone encercle la Russie avec des dépôts d’armes et de munitions le long de ses frontières
La création de dépôts de matériel militaire et de munitions avant le déclenchement d’une agression armée, permet à l’État agresseur de dépenser moins et de maintenir les troupes prêtes à entrer en action. Fondamentalement, l’agresseur ne doit déployer ses troupes hors du continent américain que quand leurs équipements de combat et les munitions sont stockés et préparés pour la bataille dans les Etats sur le territoire desquels sera déclenchée l’agression militaire.
En 2003, pour pouvoir attaquer l’Irak, l’armée américaine a constitué, dans les bases militaires de Ali Al Salem, Camp Buehring, Camp Virginia, Camp Arifjan et Camp au Koweït, d’énormes dépôts de l’US Central Command (CENTCOM). Ils sont aujourd’hui les dépôts de l’armée des Etats-Unis pour le théâtre d’opération pour l’Asie du sud-ouest. Ici, il y est stocké des dizaines de milliers de chars, des véhicules blindés, du matériel logistique, des hélicoptères et des munitions, qui peuvent constituer 1-2 corps d’armées.
Les Etats-Unis ont 32 000 soldats américains déployés sur le continent européen. Trois brigades de chars et d’infanterie (modèle Stryker, des véhicules de transport de troupe LAV-25 Stryker) sont stationnées en Allemagne. Des forces terrestres américaines stationnées en Italie se résument à la 173ème brigade aéroportée. Les forces aériennes américaines en Europe se composent de six groupes aériens composites (avion multi-rôles, de transport, de ravitaillement en vol, de reconnaissance et des hélicoptères). Les avions américains opèrent à partir de bases aériennes en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni.
Credit: Photo by Brittany Y. Auld/USAF / Rex Features (2095646l)
La Russie estime que les États-Unis disposent déjà suffisamment d’armes et de munitions en Europe. Ils ont environ 20 grands dépôts de la 7ème Armée US et le 5ème corps d’armée en Allemagne, dont les troupes ont été retirées du continent européen depuis 1990. Ils sont subordonnés à l’US European Command (EUCOM). Le dépôt le plus connu est à Giessen, où sont stockés le matériel et les munitions d’une brigade de chars américains.
Dépôt de Giessen
Le Pentagone a accru les tensions avec la Russie, en annonçant pour la première fois depuis la chute du « rideau de fer », son intention d’établir, en plus des référentiels existants en Allemagne, en Italie, en Turquie et au Royaume-Uni, des dépôts supplémentaires d’armes lourdes dans plusieurs autres pays membres de l’OTAN. Les pays baltes, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et peut-être la Hongrie, ne voient aucune objection au plan américain.
Les armes stockées dans ces pays équiperont deux à trois brigades mécanisées ou de chars, avec toutes les sous-unités d’artillerie automoteurs d’appui-feu. Une ou deux d’entre elles seront dans les pays baltes et la Pologne, et la troisième en Roumanie, la Bulgarie et probablement la Hongrie. Une brigade mécanisée américaine a environ 1.000 véhicules, dont 300 chars M1-A2, des véhicules de combat d’infanterie (Bradley) et des obusiers automoteurs.
La Russie a répondu en menaçant de déployer des unités blindées sur la frontière avec les pays baltes. La Russie vise en particulier à compléter le contingent d’infanterie de marine, blindés et d’artillerie de soutien réactif dans la zone de la mer Noire, en particulier dans la péninsule de Crimée. Le contingent peut être débarqué, le cas échéant, par la flotte russe de la mer Noire, sur n’importe quel rivage d’un membre de l’OTAN en bordure de la mer Noire.
PMEPMIMAGAZINE avec regardsurlafrique