Depuis janvier 2018, le Nigeria impose une palettisation pour le fret importé par conteneur pour l’ensemble des ports du Nigeria. Une décision qui est vivement contestée par bon nombre d’opérateurs de l’industrie maritime. Une mesure qui entraînerait une perte de plus de $60 millions par an, selon le directeur général de CMA CGM Nigeria, Todd Rives.
Lors d’une réunion organisée par Ships & Ports à Lagos avec l’ensemble des parties prenantes de l’industrie maritime, le ministre des Finances, Kemi Adeosun, a indiqué que la palettisation était introduite afin de faciliter l’examen manuel des envois avant l’acquisition et l’installation de scanners fonctionnels dans les ports maritimes et sur les frontières terrestres. En écho, Hassan Bello, secrétaire exécutif du Conseil des chargeurs nigérians (NSC), estime que la palettisation est une meilleure pratique internationale et qu’elle améliore l’examen physique de cargaison par le service des douanes du Nigéria.
Mais, de nombreux opérateurs émettent de sérieux doutes quant à l’efficacité d’une telle mesure. Ainsi, le président national de l’Association of Nigerian Licensed Customs Agents (ANLCA), Olayiwola Shittu, a indiqué que la politique de palettisation ne profitera pas au pays et “favorisera également la corruption” dans les ports. « La politique sera difficile pour les expéditeurs parce que nous sommes une nation dépendante des importations. La palettisation augmentera la corruption dans les ports, car une bonne partie des revenus générés en interne dans le port va dans des poches privées. La palettisation ne devrait pas être notre priorité, voyons plutôt comment nous pouvons améliorer les services dans les ports », a-t-il déclaré. Même analyse pour le directeur général du groupe SIFAX, Henry Ajoh, qui a dit « Nous avons besoin de scanners. Le gouvernement doit déployer la technologie dans les ports. C’est le chemin à parcourir. La palettisation nous fait reculer et ne peut pas fonctionner au Nigeria ».
Avec commodafrica