L’année 2017 au Rwanda aura été celle des exportations. Elles ont bondi de 58%, tandis que les importations ont légèrement reculé. De quoi rassurer le gouvernement dans son ambition de faire des exportations le principal moteur de sa croissance.
Les ressources et produits rwandais ont le vent en poupe à l’international. En effet, les exportations ont atteint les 943,5 millions de dollars en 2017, soit une hausse de 57,6% par rapport à l’année précédente. Un bon cru dont s’est félicité mercredi le ministre des Finances et de la planification économique, Claver Gatete, déposant au Parlement un projet de loi pour le budget révisé de l’exercice 2017-2018.
Le dynamisme des industries extractives
Principal moteur de ce coup d’accélérateur, le boom des exportations de minerais qui sont passées à 248,5 millions de dollars, en hausse de plus de 210% par rapport à l’année précédente. Selon le ministre, cette excellente performance a été rendue possible par la remontée des prix des matières premières observée au cours de la période sur le marché international. En outre, les ventes à l’étranger de café progressant respectivement de 9,6% et 32,9% y ont également contribué, d’après la même source.
Le satisfecit des autorités rwandaises est par ailleurs justifié par un léger recul des importations en 2017 de l’ordre de 0,4%, entraînant une baisse significative du déficit commercial de 21% à 1271,9 millions de dollars.
Vers une croissance basée sur les exportations ?
Ces résultats ont de quoi renforcer l’optimisme de Kigali qui mise sur les exportations afin de renouer avec des taux de croissance de l’ordre de 8%, comme confié par le ministre il y a une semaine. En bon élève de la Banque mondiale qui voit en ce secteur le potentiel pour devenir un puissant levier de croissance pour l’économie nationale, le Rwanda s’est lancé depuis plusieurs années dans la conquête des marchés. Entre ses partenariats commerciaux que noue ce pays d’Afrique de l’Est avec ses voisins proches, il maximise actuellement sa production de café qu’il envisage porter à 104 millions de dollars en 2018 pour une hausse de 29%.
De plus, une opération séduction en cours aux Etats-Unis devrait permettre, à terme, au Rwanda de bénéficier de la Loi fédérale américaine sur le développement et les opportunités africaines (AGOA). Objectif : se garantir une entrée sans entrave sur le marché américain. Aux dernières nouvelles, les pourparlers sont toujours en cours entre Washington et Kigali.
En 2017, le Rwanda a affiché une croissance du PIB de 5,2% en baisse par rapport à l’année précédente. Et globalement, le pays connaît un recul continu de sa croissance depuis 2013, avec un exceptionnel sursaut à 7% en 2014. Pour l’année 2018, le FMI pronostique une croissance entre 7% et 7,5%, tirée notamment, selon l’institution de Breton Woods, par les «investissements dans l’infrastructure publique et des interventions favorisant la transformation structurelle et la diversification des exportations».
Avec latribuneafrique