La guerre au vitriol que se livrent depuis 2011 Samsung et le géant américain Apple, qui accuse le groupe coréen d’avoir copié son iPhone de façon éhontée et d’avoir enfreint certains de ses brevets, n’est certes pas terminée. Mais elle a connu un épisode important jeudi dernier, qui fait dire à certains professionnels du droit que l’épilogue est peut-être enfin en vue.
Samsung a en effet indiqué à une cour californienne qu’il avait accepté de payer d’ici au 14 décembre 548 millions de dollars (503 millions d’euros) à Apple. C’est la première fois qu’une somme d’argent aussi importante est échangée dans cette bataille juridique.
Cela dit, Samsung ne s’avoue pas vaincu. Le groupe a fait savoir qu’il espérait récupérer cette somme en fonction des conclusions du bureau des brevets (U.S. Patent and Trademark Office), qui a donné une première fois tort à Apple, et de la décision de la Cour suprême américaine de s’occuper ou non de ce dossier à la demande de Samsung. Ce montant représente seulement la moitié des 1,05 milliard qu’avait retenus le jury de ce tribunal en 2012. La somme avait été abaissée par d’autres décisions de justice.
Même s’ils n’en ont pas révélé les termes, Apple et Samsung sont parvenus à négocier un règlement à l’amiable au Japon, en Allemagne, en Corée, en France, en Italie, en Australie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais aux Etats-Unis, plusieurs fronts restent ouverts et malgré l’arrivée d’un nouveau management chez Samsung ou le décès de Steve Jobs, qui en avait fait une affaire personnelle, un règlement négocié est loin d’être certain.
L’amende de jeudi porte notamment sur le « slide to unlock », le mouvement du doigt pour ouvrir un smartphone à écran tactile. Les deux groupes s’opposent aussi sur le « pinch to zoom », la possibilité de faire varier la taille du contenu à l’écran avec deux doigts. Samsung a eu le soutien de Google et de Facebook dans ce dossier. Ni Apple ni Samsung n’ont en tout cas réussi à bloquer une quelconque sortie de nouveaux smartphones ou tablettes par son rival.
Partenaires en affaires
Le paradoxe est que pendant toutes ces batailles par avocats et juges interposés, Apple et Samsung sont restés partenaires en affaires. Le coréen est un des fournisseurs les plus importants de l’américain, notamment pour l’iPhone dont il fabrique certains microprocesseurs.
En Corée, le régulateur a par ailleurs fait part vendredi de soupçons de délit d’initiés concernant plusieurs employés de Samsung suite à une fusion – celle de Cheil Industries avec sa société sœur dans le bâtiment Samsung C & T. Cette opération doit renforcer le poids de la famille au capital du conglomérat.
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