Il semble que les montres des conseillers sont déjà réglées sur le mois d’octobre prochain. Et pour cause. La deuxième Chambre doit au cours de cette date procéder au renouvellement de ses instances dans le cadre d’élections du mi-mandat. Le fauteuil de la présidence des conseillers, quatrième dans l’ordre protocolaire au sommet de l’Etat, attise les convoitises. Si le Pamiste Hakim Benchamass est décidé à défendre son poste qu’il occupe depuis 2015, d’autres membres du bureau de la Chambre des conseillers le lorgnent également. A leur tête, un certain Abdessamad Qayyouh qui n’est autre que le premier vice-président de la deuxième Chambre et donc second de Benchamass. L’ancien ministre de l’artisanat et l’une des figures puissantes du parti de la balance actuellement n’a pas encore digéré sa défaite face à l’actuel président qui a remporté la victoire avec une seule petite voix de différence.
Officiellement, les responsables de la Chambre haute du pays nient les divergences. Officieusement, les langues se délient et parlent d’une véritable guerre de positions qui se déroule dans les coulisses. La dernière illustration date de quelques jours lorsque de nombreux membres du bureau de la Chambre se sont absentés. Les concernés nient toute considération politique mais des sources au sein de la Chambre avancent qu’il s’agirait plutôt d’un boycott destiné à isoler l’actuel président, Hakim Benchamass. D’autres sources au sein de la deuxième Chambre évoquent même l’émergence d’un nouvelle coalition formée par plusieurs membres du bureau. La confrontation entre les deux parties se fait parfois même par médias interposés. Quelques mois auparavant, la création d’une commission d’audit des dépenses de la Chambre en 2017 est annoncée dans un communiqué. Quelques heures par la suite, huit membres du bureau des conseillers annoncent dans un communiqué que la présidence ne les a pas consultés dans la rédaction du communiqué.
Ce n’est pas tout. Régulièrement, des informations ciblant l’un ou l’autre courant filtrent dans la presse au cours des dernières semaines comme l’accord passé avec l’un des médias pour «améliorer l’image de la Chambre» contre une contribution financière ou encore les séjours effectués par un membre dans des suites au frais de la Chambre des conseillers. Selon certaines sources ayant préféré garder l’anonymat, la confrontation ne fait que commencer entre les deux principaux courants engagés dans la course à la présidence. Les prochains mois et semaines risquent ainsi de voir cette confrontation s’exacerber davantage. «L’élection d’un nouveau président en octobre prochain aura également des répercussions sur le plan politique. Elle permettra surtout de connaître combien le PAM demeure encore solide et si l’Istiqlal de Nizar Baraka sera capable de remporter une victoire sur la scène politique. Auparavant, un certain Hamid Chabat avait échoué à permettre à son parti de gagner la présidence en dépit d’une forte mobilisation», concluent nos sources. Affaire à suivre.
Avec aujourdhui.ma