Les autorités camerounaises ont annoncé des mesures pour accroître et faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises aux crédits. Lors du dernier conseil des ministres présidé par le premier ministre, le gouvernement a notamment annoncé le renforcement de l’Agence nationale des PME et la création d’un fonds de garantie pour ces structures.
Lors du dernier conseil des ministres, le ministre camerounais des finances Alamine Ousmane Mey a annoncé des mesures importantes pour soutenir la stratégie d’amélioration de l’accès des PME aux crédits bancaires. D’après le communiqué du gouvernement, il s’agit d’un côté, d’allouer à l’Agence nationale des PME des ressources nécessaires pour l’accomplissement de ses missions d’assistance technique et d’octroi de microcrédits et d’un autre, mettre à disposition de fonds de garantie pour permettre d’accroître l’accès de ces entités aux crédits bancaires. « Afin de satisfaire les exigences des banques en termes de garanties et améliorer l’accès des PME au crédit bancaire, le gouvernement s’emploie à développer des produits innovants de financement, à l’instar du cautionnement mutuel, du capital-risque ou de l’affacturage. D’autres sources de financement alternatif comme le capital investissement ou le financement participatif, plus connu sous le nom de crowdfunding, sont également explorées », énonce le communiqué du gouvernement. Ce dernier a poursuivi indiquant que « le renforcement des capacités financières de la Banque Camerounaise des PME et la création en son sein d’un Fonds de garantie devraient contribuer à améliorer, de manière significative, l’accès des PME aux financements de long terme». Selon le document, cette Stratégie nationale de la finance inclusive, intégrera les contributions de tous les acteurs du secteur financier, notamment, les banques, les établissements de micro-crédit, les compagnies d’assurance, les opérateurs de téléphonie mobile, etc.
Notons qu’avant de prendre ces résolutions, les autorités du Cameroun ont d’abord examiné la question du manque de financement aux PME afin de diagnostiquer les difficultés. Ousmane Mey a fait savoir que les facteurs limitant l’accès des PME camerounaises au crédit bancaire sont « principalement liés à leur faible structuration, caractérisée par une absence de plan d’affaires, et à une capacité limitée d’autofinancement, qui ne permet pas de couvrir leurs besoins prioritaires en investissement », rapporte le communiqué.
Une promesse de Paul Biya
Cette annonce du conseil des ministres n’est pas tout à fait une surprise et apparaît plutôt comme une promesse tenue du président camerounais Paul Biya. Dans son message à la nation, le 31 décembre 2017, le numéro 1 camerounais avait abordé nombre de sujets dont la question des difficultés d’accès au financement des PME et a promis d’agir en conséquence. « Une attention particulière sera accordée à la situation des PME, notamment pour ce qui est du règlement prioritaire de la dette qui leur est due, comme de l’amélioration de leur accès au crédit bancaire », avait déclaré le chef de l’Etat camerounais.
Les PME sont d’une importance capitale dans l’économie camerounaise. D’après les estimations officielles, elles dominent le secteur privé, représentent plus de 90% du tissu économique du pays et contribuent à hauteur de 34% PIB, contre 54% de création d’emplois. Malheureusement, l’année dernière, elles n’ont pu avoir que 18% du total de crédits bancaires dédiés au financement de l’économie dans le pays.
Avec latribuneafrique