Le Trésor public tchadien doit aux banques commerciales du pays une somme de 800 milliards de francs CFA. Le ministre tchadien des Finances et du budget a indiqué que cette dette a été contractée entre 2014 à 2017 pour payer les salaires des fonctionnaires.
En pleine crise économique frappant le Tchad, le ministre tchadien des finances et du budget, Abdoulaye Sabre Fadoul, a fait le point des dettes contractées auprès des banques commerciales tchadiennes par le Trésor public.
Sur la période 2014-2017, le Trésor doit à ses créanciers pas moins de 800 milliards de francs CFA. Pour le ministre qui s’exprimait cette fin de semaine face à la presse locale, cette révélation est nécessaire pour lutter contre les diverses rumeurs quant à la la dette tchadienne.
« A la veille du déclenchement du paiement des salaires du mois de janvier et en raison des informations contradictoires qui circulent ici et là, nous voudrions effectuer cette mise au point », a indiqué l’argentier du gouvernement tchadien, cité par APA.
Déplorant la situation, Abdoulaye Sabre Fadoul a insisté sur le fait que cette dette qui ”ébranle” le secteur bancaire du pays, doit être remboursée et rappelé que pour le mois de janvier 2018, une échéance de 54 milliards de francs CFA n’a pas pu être honorée par le gouvernement tchadien.
Notons que cette déclaration intervient alors que certains fonctionnaires qui ont consulté leur bulletin de paie ont constaté une réduction, entre 54 000 francs CFA et 60 000 francs CFA et d’autres près de 100 000 francs CFA. Des coupures confirmées par le ministre tchadien des finances et du budget qui en a appelé au sens du patriotisme des fonctionnaires.
Une affaire de tous
La coupe des salaires des fonctionnaires n’est pas une nouveauté au pays de Idriss Deby Itno. Depuis l’année 2016 déjà, cette mesure a été appliquée pour alléger le poids de la masse salariale devenue trop lourde à porter pour le pays. Cette année, les coupes sont encore plus importantes et concernent tous les avantages, notamment, AGS, Bonification, Indemnités de suggestions. « Indépendamment de nos engagements avec le FMI, le Trésor public n’a aucun moyen de supporter une masse salariale de 380 milliards par an, alors que toutes nos ressources confondues ne suffisent pas à couvrir les seules dépenses salariales », a déclaré M. Fadoul qui a aussi expliqué qu’il s’agit pour lui d’appliquer « le décret 687 dans son intégralité, en appliquant la réduction de 50% à l’ensemble des éléments complémentaires au salaire de base ».
Pour le ministre des finances et du budget du Tchad, appelant à une compréhension des centrales syndicales qui s’insurgent contre la décision de coupes sur les salaires, il est question de ”bon sens” et de ”réalisme”. « Cette question n’est pas et ne doit pas être une affaire du Gouvernement seul. C’est une question de survie et ne doit pas être l’affaire du Ministre des Finances. Cela nous concerne tous », a déclaré Abdoulaye Sabre Fadoul.
Ce serait une ”aberration de vouloir endetter les générations futures” pour payer les salaires de 150 000 agents que compte le Tchad, en sacrifiant au passage le fonctionnement des hôpitaux, des écoles, les logements, les investissements sociaux divers, etc., a-t-il ajouté.
Avec latribuneafrique