Les élections en cours qui s’étalent jusqu’au 10 décembre 2015, pour le renouvellement des organes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc),-le parti au pouvoir-, se déroulent sur fond de bagarres, de batailles, de dissensions pour un meilleur positionnement de l’après Biya.
Depuis plusieurs semaines, les batailles entre militants et cadres du parti au pouvoir, s’affichent au grand jour et étalent les ambitions des cadres du camp présidentiel.
La hiérarchie du parti avait voulu des élections internes « apaisées ».
L’actualité du renouvellement des organes du parti au pouvoir, se corse chaque jour, et alimente un peu plus les colonnes des médias locaux, dans la rubrique fait divers.
Toujours en quête de démocratie, dans une circulaire adressée à ses camarades, Paul Biya le président national du Rdpc, écrivait, « les prochaines élections marqueront ainsi une étape supplémentaire dans la promotion de la démocratie interne ».
Et, Jean Nkuete, le secrétaire général du comité centrale du Rdpc, insistait sur la discipline des équipes de renouvellement sur le terrain, « vos comportements et vos attitudes tout au long de l’opération devront donc être irréprochables. Vous devez faire susciter le respect, la considération et la confiance des militants par vos attitudes et vos comportements », déclarait-il, face aux membres des commissions de supervisions. Des cadres du parti, mis en mission. Avant de leur demander, « impartialité, objectivité et neutralité ».
La réalité est différente sur le terrain, « la guerre de succession pour l’après Biya s’annonce douloureuse. À travers le renouvellement des organes de bases, c’est la succession du président qui est en jeu. La guerre naissante, semble avoir altéré les capacités de discernement des caciques de notre camp », indique un député de la majorité qui requiert l’anonymat.
Les cadres du camp présidentiel,-pour la plus part des jeunes loups aux dents longues-, sans doute habités par la guerre de succession d’un chef, âgé de 82 ans, dont 33 passés au pouvoir, affichent leurs ambitions.
Récemment, à Kribi, (Sud), le sénateur Mba Mba, a été accusé de « bastonnade » sur un militant candidat au poste de section. Après avoir été copieusement roué de coups, Lucien Plado, avait été admis sous soins intensifs dans un centre hospitalier.
Le 23 novembre dernier, une délégation des militants du Rdpc, venue deBangangté Rechercher Bangangté (Ouest), pour Yaoundé, a été aperçue au Palais des Congrès de Yaoundé, le siège du parti. Cette délégation protestait contre les manœuvres de certains cadres du Rdpc.
Ce mardi 24 novembre, des scènes de guérilla urbaine ont été observées à Yaoundé II. Le site de la paroisse catholique « Christ Roi » de Tsinga, un quartier de la capitale, a été vandalisé. À l’origine, la colère des partisans d’un camp qui dénonçaient un « complot ». Ils exigeaient la validation de la liste de leur champion rejetée. La police est descendue pour rétablir de l’ordre.
avec koaci