Le 11 novembre 2015, l’Etat du Cameroun a de nouveau réussi à lever 5 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), dont il est le principal animateur depuis son lancement en 2011.
Mais, les caractéristiques de cette nouvelle émission de bons du Trésor assimilables (BTA) à 52 semaines laissent entrevoir une baisse de performance, due certainement à la concurrence qui s’est faite jour sur ce marché avec l’arrivée d’autres pays tels que le Gabon, la RCA, le Tchad et plus récemment la Guinée équatoriale.
En effet, alors qu’en début d’année et bien avant le taux de souscription aux titres publics du Cameroun atteignait les 500%, l’émission de BTA du 11 novembre s’est soldée par un taux de souscription de 160%. Bien plus, le nombre de Spécialistes en valeur du Trésor (SVT) qui participe désormais à ces opérations de mobilisation de fonds pour le Trésor public camerounais va en s’amenuisant : ils étaient sept sur treize en juin dernier, ce nombre est passé à quatre seulement lors de l’émission de BTA du 11 novembre dernier.
Mais, par-dessus tout, il y a le taux d’intérêt auquel l’Etat camerounais vient de lever les 5 derniers milliards de francs Cfa sur ce marché sous-régional : 3,2%. A l’observation, bien qu’il soit toujours abordable, ce taux d’intérêt servi aux souscripteurs a été relevé d’environ un point, puisqu’il tournait jusqu’ici autour de 2% en moyenne.
Toutes choses qui dénotent non seulement du rétrécissement des marges de manouvres des SVT (banques) à la fois trop sollicités et étreints par les ratios prudentiels, mais aussi de la concurrence de plus en plus âpres entre les demandeurs de capitaux sur ce marché des titres publics, sur lequel l’Etat camerounais entend lever 300 autres milliards de francs Cfa en 2016.
avec investiraucameroun