La France a annoncé mardi une série d’accords, de contrats et de lettres d’intention représentant 10 milliards d’euros avec l’Arabie saoudite, à l’occasion de la visite à Ryad du Premier ministre Manuel Valls.
La France a annoncé mardi une série d’accords, de contrats et de lettres d’intention représentant 10 milliards d’euros avec l’Arabie saoudite, à l’occasion de la visite à Ryad du Premier ministre Manuel Valls.
“France-Arabie saoudite: 10 milliards d’euros de contrats”, a tweeté M. Valls. Ces accords concernent les secteurs de l’énergie, la santé, l’agro-alimentaire, le maritime, l’armement (30 patrouilleurs rapides seront commandés d’ici la fin de l’année), les satellites et les infrastructures, ont indiqué les services du Premier ministre.
Un accord signé mardi porte sur la création d’un fonds saoudien dédié à l’investissement dans de petites et moyennes entreprises françaises, notamment dans le numérique et les énergies renouvelables (2 milliards d’euros). Un protocole d’accord a aussi été signé entre le Fonds souverain saoudien (Public Investment Fund) et le Laboratoire français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB) pour la création d’une usine de fractionnement de plasma en Arabie Saoudite, pour un montant de 900 millions d’euros.
Dans le domaine de l’agro-alimentaire, l’embargo qui touchait la viande bovine française a été levé. 37 sociétés françaises vont pouvoir à nouveau exporter vers l’Arabie Saoudite, précise Matignon. Dans celui de l’armement, 30 patrouilleurs rapides français seront commandés d’ici la fin de l’année par Ryad, ont encore indiqué les services du Premier ministre, en faisant par ailleurs état de l’ouverture de négociations exclusives dans le domaine des satellites, de télécommunications et d’observation (plusieurs milliards d’euros).
Des annonces ont également été faites dans les infrastructures, pour la gestion du réseau d’eau de Ryad (3 mds d’euros), les transports urbains (métro de Ryad : 1 md d’euros), la distribution de l’énergie dans la nouvelle cité économique de Jeddah (1 md d’euros).
Business sur fond de controverse
Une visite durant laquelle les défenseurs des droits de l’homme attendent du Premier ministre français qu’il aborde le cas d’Ali Mohammed al-Nimr, un saoudien de 21 condamné à la décapitation. Le pays, qui s’était bâti une image relativement plus progressive ces dernières années, semble faire marche arrière :Raif Badawi, blogueur saoudien, a été condamné à dix ans de prison et mille coups de fouet pour “insulte à l’islam”.
Entre début janvier et fin août, 121 exécutions ont été prononcées, dont 80 % pour des condamnations de crimes de droit commun (meurtre, trafic de drogue). La France n’intervient pas systématiquement et privilégie les échanges discrets, les lettres signées de la main du président de la République. En huit ans, l’Élysée aurait réussi à faire éviter cinq exécutions.
Il s’agit de la troisième visite des plus hauts dirigeants français en Arabie saoudite en moins de neuf mois. Avant M. Valls, le président François Hollande était venu à Ryad le 24 janvier présenter personnellement ses condoléances après le décès du roi Abdallah. Il avait aussi été l’invité d’honneur le 5 mai d’un sommet à Ryad du Conseil de coopération du Golfe à l’issue duquel un “partenariat spécial” avait été noué avec la France.