C’est l’événement de l’année pour le public adolescent : la saga Hunger games tire sa révérence cette semaine. La concurrence y survivra-t-elle ?
Hunger games – La révolte : Partie 2
La fin d’une saga
En 2012, Hunger Games devenait un phénomène mondial et Jennifer Lawrence une star internationale. Presque quatre ans plus tard, le moment est venu d’achever la franchise pour jeunes adultes et de dire adieu à vos héros et à Panem. Au début de ce quatrième volet, adapté de la seconde partie du dernier roman, Katniss est sous le choc : conditionné par le Capitole, Peeta a essayé de la tuer et la prend pour une ennemie. Accompagné de Gale, Finnick et tous les rebelles, ils seront pourtant contraints de partir tous les deux dans le district 13 pour tenter d’assassiner le Président Snow.
Et, cette fois, l’arène ne sera plus celle des jeux mais les rues de Panem, transformés en terrain miné. Miné au point que certains y laisseront leur vie, confrontant de nouveau Katniss à de rudes épreuves et à des choix cornéliens, 100% fidèles au roman. Aucun changement radical n’a en effet été opéré dans ce dernier film, bien meilleur que le précédent. Contrairement à la première partie, cet épisode de La révolte ne connaît pas le temps mort : le rythme est très soutenu, la tension omniprésente, les scènes spectaculaires de la partie. Le romantisme aussi : Katniss règle enfin son dilemme amoureux, finalement peu palpitant en comparaison des jeux de pouvoir qui se trament à ses dépens. Il eut été certes plus judicieux de conserver trois volets à l’écran comme à l’écrit pour gagner en puissance dramatique mais cette conclusion constitue néanmoins un bon point final pour la franchise, la meilleure du genre à ce jour.
CONCLUSION DYSTOPIQUE. De Francis Lawrence. USA, 2h17.
L’hermine
Luchini fait la cour à la cour
Michel est Président à la cour d’Assises. Réputé impitoyable, il effraie ses collègues, les jurés et les accusés. Mais, un jour, sa carapace se fend : Ditte, une femme qu’il a toujours aimée en secret, s’assoit sur le banc des jurés. Six ans plus tôt, elle l’avait soigné, il avait eu le coup de foudre, elle ne l’avait pas su. Ce procès pour homicide qui les réunira sera peut-être l’occasion pour Michel de la séduire et de vivre enfin.
Dans la peau de l’homme à la robe, Fabrice Luchini que l’on avait rarement vu aussi sobre, retenu et touchant. Maladroit et subjugué par cette femme, il incarne avec une incroyable justesse une candeur, une fébrilité et une sensibilité semblables à celles des premiers émois adolescents. Face à lui, Sidse Babett Knudsen, actrice bien connue des fans de la série Borgen (et bientôt dans la peau d’Irène Frachon pour Emmanuelle Bercot), irradie. Douceur, grâce et intelligence incarnées. Servi par des dialogues d’une grande pudeur et d’une extrême sensibilité, ce duo est l’un des plus vibrants et romantiques de cette année cinéma. A ne surtout pas rater.
RETROUVAILLES ROMANTIQUES. De Christian Vincent. France, 1h38.
Macbeth
Marion Cotillard, queen de la folie
L’histoire est vieille comme le monde ou plutôt, vieille comme Shakespeare.MacBeth, c’est le récit d’une guerre, d’un amour fou et d’une plongée dans la démence, dans l’Ecosse du 11e siècle. Suite à la prédiction de trois sorcières lui annonçant qu’il finira roi, Lord Macbeth, chef des armées, échafaude ainsi un plan machiavélique avec sa Lady pour s’emparer du trône. Mais la soif de pouvoir leur montera rapidement à la tête, jusqu’à sombrer dans la paranoïa, la folie meurtrière et la déraison.
Et Justin Kurzel de suivre les mots de Sir William au pied de la lettre : jamais le réalisateur ne trahit le texte. Son originalité, il la trouve ailleurs, dans sa mise en scène, moderne, macabre, violente. Les batailles ne lésinent pas sur les giclées de sang, les décors sont dépouillés, mystiques et effrayants, et les acteurs ne peuvent compter que sur leur talent pour briller. Pas d’apparat ou de glamourisation pour Michael Fassbender et Marion Cotillard, totalement habités et remarquablement justes dans une langue difficile qui n’est pourtant pas la leur. Ils sont tout à l’image du long-métrage (cependant réservé aux amateurs du verbe) : fiévreux, intenses et dark.
CLASSIQUE REVISITE. De Justin Kurzel. G.-B, France, USA. 1h53.
Et aussi :
> Je suis un soldat. Louise Bourgoin plonge dans un univers violent et masculin dans un premier film qui révèle une nouvelle facette de ses talents d’actrice.
> Les suffragettes. Un film très académique mais soigné sur le combat des femmes anglaises pour le droit de vote.
Crazy Amy.Le nouveau Judd Apatow, roi de la comédie américaine (En cloque mode d’emploi, 40 ans toujours puceau…). On rit un peu avant de se lasser…
avec yahoo