La Fondation Félix HOUPHOUET BOIGNY pour la recherche de la paix à Yamoussoukro, a abrité les 13 et 14 mars 2014, la 12ème journée de l’Association Cotonnière Africaine (A.C.A). Placée sous le Haut Patronage du Ministre de l’Agriculture, M. Mamadou Sangafowa COULIBALY, cette rencontre avait pour thème principal : «Le coton africain face au défi du changement climatique ». Environ 300 délégués venus d’Afrique, d’Europe, d’Asie et des Etats Unis d’Amérique ont honoré de leur présence cet important événement de l’Association Cotonnière Africaine.
Avec 1.500.000 tonnes de fibres soit 6 % de la production mondiale, le coton africain occupe la 8ème place mondiale. Culture essentiellement pluviale et soumise aux aléas climatiques, le coton africain, malgré une qualité indéniable, reste moins compétitif sur le marché international, en raison de la politique de subvention appliquée par les gouvernements de certains grand pays producteurs comme les Etats-Unis d’Amérique.
Face à cette situation, quelles solutions adopter pour permettre aux pays africains producteurs de coton d’être plus compétitifs ? C’est à cette problématique que, les chercheurs et les acteurs du coton, ont durant trois jours, tenté de donner une réponse.
Selon M. Abdoulaye Salif Cissoko, Président par intérim de l’Association Cotonnière Africaine (A.C.A), le coton représente pour l’Afrique un puissant instrument d’amélioration des indicateurs macro-économiques et de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. «Il est l’une des principales sources de revenus des exploitations agricoles familiales du continent. Près de 25 millions d’Africains tirent une part importante de leurs ressources de la Filière Coton», a indiqué M. Cissoko qui a cependant souligné que les effets de ces changements climatiques se manifestent essentiellement par l’augmentation de la température, la baisse et l’irrégularité de la pluviométrie, la dégradation des sols, la résurgence de ravageurs, la dégradation de la qualité du coton. Il préconise donc un diagnostic d’ensemble de tous les pays africains producteurs, afin que l’objectif de faire passer la production actuelle de 1.500.000 tonnes de fibres à 5.000.000 tonnes d’ici à 2022 soit une réalité.
Au nom du Ministre de l’Agriculture, Président de cette 12ème journée de l’Association Cotonnière Africaine, le Préfet de la région du Bélier, André Assoumou Ekponon, a salué l’ACA dont le choix s’est porté sur la Côte d’Ivoire pour abriter cette rencontre d’intérêt commun. Il a expliqué qu’en Côte d’Ivoire, les efforts entamés par le gouvernement pour rendre la filière compétitive et améliorer le revenu des producteurs de coton, commencent à porter des fruits. Toutefois, il a reconnu que l’impact de la mise en œuvre de la réforme sur la Filière Coton en Côte d’Ivoire et toutes les actions menées ailleurs en Afrique restent soumis à la maîtrise et à la gestion efficiente du phénomène du changement climatique.
Selon le Conseiller Technique du Ministre de l’Agriculture ivoirien, N’Golo Coulibaly, ces assises visent à étudier la gestion rationnelle du changement climatique par les acteurs de la Filière Coton. D’autant plus que la production mondiale du coton enregistre une baisse régulière n’ayant aucun impact sur le prix du fait des stocks importants conservés par les plus gros pays producteurs qui ont à leur actif, 70% de la production mondiale. «La Chine est le premier producteur et aussi le premier consommateur mondial du coton. Elle détient à elle seule, 11,49 millions de tonnes de stocks sur une production de 26,838 millions de tonnes en 2012/2013 », a informé N’GOLO COULIBALY.
En marge de ces assises, une Assemblée Générale Ordinaire et une Assemblée Générale Extraordinaire, ont également été tenues. Elles se sont achevées par la mise en place du nouveau bureau du Comité de direction pour les 2 années à venir, 2014-2016. Le Soudanais Mahieldin Ali Mohamed ABDALA en assure la présidence.