La Banque africaine de développement vient d’annoncer la reprise de la croissance pour l’économie du Togo. Dans ses Perspectives économiques en Afrique 2018, l’institution financière multilatérale a indiqué que la croissance devrait atteindre 5% en 2018 et 5,3% en 2019, après une chute à 4,5% en 2017. Seul bémol, les conséquences de la crise politique que vit le pays de septembre dernier.
L’année 2018 pourrait apporter un bon cru pour l’économie au Togo. Alors que pour certains pays, comme la Côte d’Ivoire, l’on s’attend à un recul de la croissance, la Banque africaine de développement (BAD) vient d’annoncer un rebond pour le Togo. Dans ses Perspectives économiques en Afrique 2018, l’institution annonce que le taux de croissance économique du pays devrait atteindre de nouveau à 5 % en 2018 et est susceptible d’enregistrer 5,3 % en 2019, après une chute à 4,5% en 2017, à condition que «les précipitations restent favorables».
Selon la Banque, il s’agit d’une performance qui sera portée par des avancées dans le secteur agricole. «L’agriculture demeure le fondement de l’économie togolaise, avec une contribution de 1,7 point de pourcentage à la croissance en 2017 », précise l’institution panafricaine. Ce secteur devrait connaître plus de dynamisme encore avec la nouvelle politique agricole du gouvernement, basée sur le développement et la promotion des agropoles.
En dehors du secteur agricole, le secteur tertiaire aussi est à prendre en compte dans cette remontée. En effet, la BAD indique qu’en 2018-2019, le secteur tertiaire (47 % du PIB selon l’INSEED) «devrait bénéficier de la capacité du port de Lomé, étendue grâce à l’installation d’équipements modernes de transbordement». Il faudrait également y ajouter les multiples réformes amorcées par le gouvernement pour attirer plus d’investissements privés, au détriment des dépenses publiques qui alourdissent la dette du pays.
«En 2017, l’État a commencé à réduire ses investissements à 14 % en 2018, puis à 4,3 % en 2019. Cette diminution devrait mettre un terme aux mécanismes de préfinancement des investissements publics par le truchement des banques commerciales et atténuer ainsi la prédominance de l’État dans le financement de l’activité économique», précise la BAD.
Une économie fortement menacée par la crise politique
Toutefois, dans son rapport, la BAD prévient sur les risques que représentent les manifestations de rue de l’opposition qui pourraient mettre à mal le rythme de croissance économique. «Une recrudescence des protestations politiques qui ralentissent l’activité économique depuis août 2017 pourrait entraîner une révision à la baisse de la croissance estimée pour 2017 et projetée pour 2018 et 2019», avertit l’institution multilatérale africaine.
Pour sa part, le gouvernement togolais est conscient des pertes économiques subies depuis le début des mouvements de protestations politiques. Après la toute première série de manifestations organisées par l’opposition en août 2017, les autorités togolaises avaient en effet annoncé une perte financière estimée quotidiennement à 1,5 milliard de francs CFA. Depuis, le bras de fer entre pouvoir et opposition s’est durci. De quoi inquiéter le gouvernement, mais aussi les investisseurs.
Avec latribune