Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud planchent sur la création d’un espace éducatif commun pour leurs étudiants.
Les ministres de l’Éducation de ces pays ont signé hier à Moscou un mémorandum sur la création du Réseau universitaire des Brics — pendant du projet européen Erasmus — dans le cadre duquel les étudiants d’un pays pourront partir faire leurs études dans un autre État-membre. Toutefois, les experts soulignent qu’en réalité les pays des Brics n’ont pas beaucoup de choses en commun et suggèrent de développer la coopération avec l’espace éducatif de l’UE.
12 universités de chaque pays participeront à ce projet. Le conseil d’administration international sera constitué en 2016, qui sera chargé de la ratification des normes éducatives ainsi que de l’élaboration des diplômes et des certificats reconnus par tous les participants. Les frais d’apprentissage et de logement des étudiants seront pris en charge par chaque pays. “Le Réseau universitaire des Brics vise à former une nouvelle génération de spécialistes compétents et motivés capables de travailler dans les conditions des économies émergentes de nos pays”, a déclaré hier le ministre russe de l’Éducation et de la Science Dmitri Livanov.Son adjoint Alexandre Klimov a expliqué que son ministère étudiait la possibilité d’intégrer le programme gouvernemental Éducation globale au Réseau universitaire. Selon les termes de ce programme, l’État prend en charge l’enseignement et les frais ménagers de 750 Russes admis dans une université étrangère faisant partie du top-100 des établissements mondiaux.
“A mes yeux et à ceux de mes collègues, les Brics sont une entité artificielle. Ces pays ont des intérêts différents et ne sont unis que par leur attitude critique envers les USA. Leurs tâches stratégiques et leur niveau économique sont très différents”, indique Alexeï Portanski de l’École des hautes études en sciences économiques. Selon ce dernier, les économies des pays membres étaient initialement en croissance, mais quand ce processus s’est arrêté l’intérêt pour les Brics s’est progressivement éteint dans le monde. “La banque Goldman Sachs, dont les spécialistes ont inventé en 2001 le terme BRIC, a récemment fermé son fonds d’investissement dans ces pays”, rappelle Alexeï Portanski.L’expert est donc mitigé quant à la création d’un espace éducatif dans le cadre des Brics. “Certes, nous avons des liens avec la Chine, qui devient de plus en plus attractive pour des stages et des travaux de recherche. Mais le Brésil et l’Afrique du Sud sont trop éloignés de nous. Nous avons déjà des relations avec l’UE, avec le processus de Bologne, alors qu’ici nous commençons à partir de zéro et on ignore ce qu’on en obtiendra”, conclut l’expert.
source: http://fr.sputniknews.com/presse/20151119/1019651090/moscou-etudiants-brics.html#ixzz3rxRFoJzI