Le président français François Hollande a décrété l’état d’urgence et rétabli le contrôle aux frontières suite aux attaques du 13 novembre dernier à Paris. Un député français au Parlement européen met en doute l’efficacité de cette mesure.
Les contrôles effectué aux frontières sont loin de garantir la sécurité des Français en raison de leur caractère partiel et limité, a déclaré mardi à Sputnik Nicolas Bay, député français au Parlement européen et secrétaire général du Front national (FN).
“Les contrôles qui sont actuellement effectués aux frontières sont extrêmement partiels et extrêmement limités. Il s’agit de contrôles inopinés, de contrôles aléatoires qui sont effectués par les douaniers sur certaines frontières seulement. Et ces contrôles ne sont pas du tout de nature à sécuriser réellement le territoire national, puisqu’il ne s’agit pas du tout de contrôles systématiques”, a indiqué M.Bay.
Selon lui, l’Etat français doit renforcer les contrôles aux frontières et les rendre systématiques, “puisqu’il n’y a pas de frontières extérieures en Europe. Les frontières du sud de l’Europe sont de véritables passoires”.
“Parmi les assaillants de vendredi soir à Paris il y en a qui sont passés par cette filière migratoire, en l’occurrence par la Grèce, et se trouvant en territoire Schengen ils ont pu sans aucune difficulté ensuite se rendre en France”, a-t-il rappelé.
M.Bay s’est prononcé pour la sortie de la France des accords de Schengen qui limitent considérablement le pouvoir des Etats souverains de maîtriser leurs frontières et “portent très gravement atteinte à la sécurité des Français”.
Il a déploré la diminution des effectifs de police, de l’armée et des douanes opérée en France sur décision des présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy qui “rend l’Etat français dans l’incapacité de mener à bien des contrôles qui soient systématiques, donc efficaces”.
“L’état d’urgence décrété par François Hollande est un cadre juridique, mais il faut ensuite qu’il y ait une volonté politique (…). Nous devons mobiliser les moyens militaires et policiers pour rétablir la sécurité”, a conclu M.Bay.
Plusieurs fusillades et attentats-suicides quasi simultanés ont visé six points de Paris et sa proche banlieue le 13 novembre dernier. Trois kamikazes ont actionné leurs charges explosives près du Stade de France, à Saint-Denis. L’attaque la plus meurtrière a frappé la salle de concert du Bataclan, où les terroristes ont tiré à bout portant sur la foule. Les attentats ont fait au moins 129 morts et 350 blessés.