L’entrée du yuan chinois dans le panier des devises de référence du Fonds monétaire international (FMI), communément connu sous l’appellation du droit de tirage spécial (DTS) se précise.
La directrice générale du fonds, Christine Lagarde, a en effet révélé dans un communiqué publié le 13 novembre que les experts du FMI ont jugé dans un récent rapport que la monnaie chinoise «remplit les conditions» pour rejoindre les DTS.
«Les équipes du FMI estiment que le RMB (renminbi, autre nom de la monnaie chinoise, ndlr) (…) doit être inclus dans le panier des DTS», a précise Mme Lagarde, indiquant qu’elle « soutient » cette recommandation faite dans le cadre de l’examen quinquennal de ce panier de monnaies. Le rapport rédigé par des experts du fonds, qui n’a pas été rendu public, a été remis au conseil d’administration de l’institution.
Le DTS est actuellement composé du dollar américain, du yen japonais, de l’euro et de la livre sterling. Il s’agit d’un actif de réserve international que l’institution peut prêter à des pays membres qui ont des problèmes de réserves de change.
Le FMI s’est donné jusqu’en septembre 2016 pour changer ou non la composition de ce panier de devises. L’institution peut cependant décider, au terme de son examen quinquennal prévu le 30 novembre, d’inclure le yuan dans son panier de devises.
Deux conditions sont requises pour qu’une devise puisse intégrer le panier du Fonds: qu’elle soit «largement utilisée» dans les transactions internationales et qu’elle soit «librement utilisable». Le rapport d’experts du FMI souligne dans ce cadre que l’unique écueil à l’inclusion du yuan dans le panier des devises de référence, en l’occurrence le strict encadrement du taux de change de la monnaie chinoise par les autorités locales, vient d’être levé.
La libre convertibilité de la monnaie chinoise a été en effet renforcée en août dernier par une dévaluation historique du yuan face au dollar, présentée officiellement comme un effort pour faire correspondre son taux de change à sa valeur véritable sur les marchés.
Pékin a par ailleurs accepté en octobre d’adhérer à un mécanisme du FMI permettant d’améliorer la qualité de ses statistiques économiques, dont la fiabilité est régulièrement mise en doute.
Ces changements ont semblé convaincre les experts du FMI qui, dans le rapport, «estiment que le RMB est une monnaie +librement utilisable+», selon Mme Lagarde.
La dernière modification du panier de devises constituant le DTS remonte à 2000 quand l’euro avait remplacé le franc et le deutsche mark.
(Agence Ecofin)