La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) basée à Abidjan ‘’n’est pas dans une situation de krach boursier’’, a rassuré mercredi le Directeur général de cette institution commune aux huit états membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Kossi Edoh Amenounve.
Dressant le bilan 2017 et les perspectives de son institution devant la presse, M. Amenounve a démenti la rumeur qui fait état d’un ‘’krach boursier’’ à la Bourse régionale des valeurs mobilières.
‘’La BRVM n’est pas dans une situation de krach boursier. Elle n’est pas dans une situation alarmante’’ a-t-il rassuré. Le krach boursier, a expliqué Kossi Edoh Amenounve, est un ‘’événement’’ qui engendre ‘’l’effondrement brusque et inévitable’’, ce qui n’est pas le cas à la BRVM.
Poursuivant, il a indiqué que la baisse des indices d’une bourse peut s’expliquer à travers trois pistes. Il s’agit de la situation macro-économique de ses états-membres, de la santé financière des sociétés cotées et de la micro structure du marché.
Dans le cas de la BRVM qui représente 10% du Produit intérieur brut (PIB) de l’UEMOA, la situation macro-économique de ses états-membres n’est pas mise à mal. Les sociétés qui y sont cotées ont également une bonne santé financière.
Cependant, la micro structure de son marché (organisation et mode de fonctionnement) a changé avec les investisseurs qui ont saisi l’occasion de l’embelli de la bourse pour ‘’prendre leur bénéfice qui semble être la vraie raison de l’évolution de nos indices’’, a soutenu Kossi Edoh Amenounve.
La BRVM a enregistré une progression de 88,4% au cours de ces quatre dernières années. La baisse des indices de 3% en 2015 et de 16% en 2016, ‘’reste modérée’’, selon le Directeur général. En 2017, les événements sur les valeurs (ESV) sont estimés à 540,234 milliards de FCFA contre 705,92 milliards de FCFA en 2016, soit une baisse de -23, 47%.
Les chiffres clés de la BRVM en 2017 sont marqués par deux nouvelles introductions en bourse, portant à huit les introductions sur les quatre dernières années (2014-2017) contre deux introductions les quatre années précédentes (2010-2013).
Neuf augmentations de capital contre deux en 2016 (+350 %) ont été enregistrées, quand 336,8 milliards de FCFA ont été introduits contre 37,4 milliards en 2016 (+800,53 %).
Pour le volume des transactions, 217,77 millions de titres ont été échangés contre 194,828 millions en 2016 (+11,78 %). Le Price earning ratio (PER) est de 17,29 en 2017 contre 24,25 en 2016 avec un taux de rendement de 5,38 % contre 3,57 % en 2016.
L’indice BRVM Composite a enregistré 243,06 points contre 292,17points en 2016 (-16,81 %) et l’indice BRVM 10 totalise 219,65 points contre 261,95 points en 2016 (-16,15 %).
Pour la capitalisation boursière, le marché des actions enregistre 6 836 milliards de FCFA contre 7 706 milliards en 2016 (-11,29 %). De son côté, le marché obligataire enregistre 2 970 milliards de FCFA contre 2 509 milliards en 2016 (+18,34 %).
La valeur des transactions est estimée à 267,6 milliards de FCFA contre 409,26 milliards en 2016 (-34,61 %).
S’agissant des perspectives, les autorités boursières veulent inciter des grandes entreprises publiques (privatisations) et privées à se faire coter à la BRVM et achever l’intégration des marchés de capitaux de la CEDEAO d’ici 2020. Les Petites et moyennes entreprises (PME) seront incitées à se faire cotées sur le troisième compartiment qui leur est dédié ainsi que les pays membres seront incités au lancement des obligations de la diaspora.
Pour la promotion régionale et internationale, trois road-shows sont prévus cette année en Afrique du Sud, en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. La BRVM veut adhérer à la Fédération mondiale des bourses (WFE, World Federation of Exchanges) en tant que membre à part entière. Des journées de la BRVM seront organisées en Côte d’Ivoire, au Togo et au Sénégal.
Avec ecodafrik