L’année 2018 devrait être celle du redémarrage économique pour le Ghana, selon le président Nana Akufo-Addo. Accra vient d’annoncer la fin prochaine du recours à l’aide financière du FMI, l’assainissement des finances publiques, le renforcement de la lutte contre la corruption ou encore une reprise en main des contrats accordés dans l’exploration pétrolière.
L’économie ghanéenne serait en « voie de rétablissement » selon le président, Nana Akufo-Addo. Le Ghana qui est l’un des plus importants exportateurs de produits de base ouest-africain s’apprêterait à se sevrer du renflouement international, grâce à une discipline budgétaire soutenue et à la lutte contre la corruption revendiquées par l’exécutif.
Dernière année du programme du FMI
Au pouvoir depuis un an, l’ancien opposant s’est montré confiant quant aux résultats des efforts entrepris par son gouvernement en 2017 pour stabiliser l’économie, notamment en remboursant un dette conséquente tout en déployant des infrastructures comme des écoles et des routes. Le Ghana a également dû faire face à une chute des cours du cacao, l’un de ses principaux postes d’exportation.
En plus des fèves de cacao, Accra compte également sur les exportations d’or et de pétrole pour ses rentrées en devises. L’année qui vient de démarrer représente par ailleurs le dernier exercice d’un accord de crédit 918 millions de dollars conclu en 2015 entre ce petit pays d’Afrique de l’ouest et le FMI. Cette ligne de crédit était destinée à faciliter aux autorités ghanéennes la réduction du déficit, la dette publique et l’inflation.
« Je suis heureux d’annoncer que le dur labeur donne des résultats positifs. Les fondamentaux macroéconomiques ont connu des améliorations grâce à une meilleure discipline budgétaire et monétaire. L’aspect important et la pierre angulaire de notre gouvernement à l’avenir est de demeurer engagé à l’égard de la discipline financière afin de ne plus jamais avoir recours au FMI ou à un plan de sauvetage de ce genre », a précisé Akufo-Addo lors d’une conférence de presse.
Assainissement des contrats dans l’énergie
Cet enthousiasme du chef d’Etat s’explique par la croissance du PIB de 9,3% au troisième trimestre de 2017, contre 3,5% lors de la même période en 2016. La présidence a également annoncé avoir économisé quelques 7 milliards de dollars, après avoir passé en revue des accords conclu par le gouvernement précédent dans le secteur de l’énergie. Onze contrats ont ainsi été résiliés dont un qui devait durer 13 ans. Accra revendique par ailleurs, une économie d’au moins de 200 millions de dollars grâce à des évaluations et audits visant à optimiser les ressources publiques.
C’est dans cette veine que le le président Nana Akufo-Addo a nommé dernièrement un procureur spécial pour enquêter sur les affaires de corruption. D’un autre côté, le gouvernement vient de conclure un accord avec le groupe Exxon Mobil pour l’exploration pétrolière dans le gisement offshore de Deepwater Cape Three Point. Ce contrat d’exploitation fait suite à des négociations directes entre Accra et l’opérateur pétrolier. L’absence d’appel d’offres dans l’adjudication de ce permis d’exploration a été justifiée par les autorités par la nature du champ dont la profondeur varie de 2.000 à 4.000 mètres.
Avec latribuneafrique