Le géant californien tisse sa toile mondiale avec trois nouveaux câbles sous-marins à installer en 2018 et 2019, dont un dont il sera le seul propriétaire. Sa conquête mondiale des services cloud passe par ces réseaux très haut débit pour attirer de nouveaux clients dans ses filets.
Google s’équipe d’un vaste réseau de télécommunications sous-marin digne de l’opérateur mondial de services internet qu’il est devenu. Il installera trois câbles télécoms sous-marins en 2018 et 2019 pour relier ses centres informatiques entre eux et mieux connecter ses clients à ces sites, à la base de ses services cloud.
Google a commencé dès 2008 à investir sous les océans. Il a rejoint à l’époque un consortium finançant ces artères de communications haut débit, qui étaient l’apanage des opérateurs de télécommunications patentés.
Facebook et Microsoft investissent aussi sous les océans
Depuis, il a été rejoint par Facebook et Microsoft comme co-investisseurs, avec les opérateurs, dans des câbles sous-marins. Les géants des contenus internet se sont rendus compte que la performance de leurs services en ligne, portés par la vague du cloud, exigeaient de maîtriser les réseaux transportant le trafic internet exponentiel de leurs milliards d’utilisateurs.
“Nous allons ouvrir nos centres aux Pays-Bas et à Montréal durant le premier trimestre, suivis par Los Angeles, la Finlande et Hong Kong, et bien d’autres à venir. En 2019, nous allons installer trois câbles sous-marins, pour relier le Chili à Los Angeles, les États-Unis au Danemark et l’Irlande et Hong Kong à Guam”, a détaillé sur le blog de l’entreprise Ben Treynor Sloss, vice-président en charge des infrastructures chez Google. Il n’a pas précisé le montant global de ces nouveaux investissements alors qu’il a déjà dépensé 30 milliards d’euros dans ses infrastructures ces trois dernières années.
Le câble reliant le Chili à la Californie par l’océan Pacifique a été baptisé “Curie” en l’honneur de Marie Curie. Il sera “le premier câble intercontinental d’une compagnie non-télécoms” explique Google qui sera le seul investisseur et propriétaire de cette infrastructure.
“Puisque nous en contrôlons la conception et la construction, nous pouvons entièrement définir les spécifications techniques du câble, rationaliser le déploiement et fournir le service aux utilisateurs et aux clients plus rapidement. De plus, une fois le câble déployé, nous pouvons prendre des décisions de routage du trafic internet optimisant la latence et la disponibilité” explique Ben Treynor Sloss.
Autrement dit, posséder son réseau assure, selon lui, à ses utilisateurs un accès plus performant à ses services Internet, plus fiable et sûr, ce qui les inciterait à opter pour son cloud et non celui de ses concurrents.
Google s’allie à Facebook pour un câble dans l’Atlantique
Pour financer le deuxième câble sous-marin présenté (baptisé “Havfrue“), le géant californien s’est associé avec Facebook et deux autres partenaires (Aqua Comms et Bulk Infrastructure). Ce tuyau télécoms transatlantique reliera les États-Unis au Danemark et à l’Irlande. Il sera construit par TE SubCom et entrera en service fin 2019. Enfin, le câble Hong Kong-Guam Cable system (HK-G), long de 3900 km, reliera Hong Kong à l’île de Guam dans le Pacifique pour améliorer les moyens télécoms entre la zone Asie-Pacifique et l’Amérique du Nord. Il est associé à RTI-C et au japonais Nec dans ce projet.
Au total, Google aura installé sept nouveaux câbles sous-marins en 2018 et 2019, avec ces trois nouveaux projets. Le géant avait déjà annoncé vouloir relier Singapour à l’Australie via l’Indonésie, Hong Kong à Los Angeles, et installer deux autres câbles depuis le Brésil et l’Uruguay vers la Floride.
Avec bfm