Selon les estimations, 120 millions d’enfants entre 5 et 14 ans travaillent dans le monde. Le phénomène continue de toucher particulièrement l’Afrique subsaharienne, où plus 20% des enfants seraient en situation de travail. Certains d’entre eux sont victimes de la traite ; c’est-à-dire recrutés et déplacés à des fins d’exploitation. Les filles sont très exposées ; elles sont par exemple envoyées dans des familles pour être domestiques. Reportage.
A la veille de la journée mondiale contre le travail des enfants, coup de projecteur sur le travail d’une ONG: Plan mène des actions de sensibilisation et de lutte contre la pauvreté au Bénin.
La pauvreté favorise la traite, car elle pousse des parents à placer leurs enfants, pour leur offrir un avenir ou pour augmenter les revenus du ménage. Omer Hounnongbo coordonne des programmes de l’ONG Plan. Il vient rendre visite à une association des femmes dont il a favorisé le développement. “L’association réunit uniquement des femmes, car ce sont elles qui sont particulièrement vulnérables économiquement“. explique-t-il.
Les villageoises sont rassemblées autour d’un petit coffre en métal. La contribution versée sera redistribuée sous forme de prêt, pour financer des activités comme celles de Roseline:”Moi, j’achète de la farine de manioc que je revends au marché. Avant, je trouvais difficilement de l’argent pour faire tourner mes affaires. Je devais me mettre à genou devant les usuriers. Et les taux étaient très élevés“.
Lancer ses propres activités, Pascaline en rêve: “J’aimerais devenir couturière. J’ai cours de couture tous les jours sauf le mardi où nous apprenons l’alphabet et le français, même si on n’a pas eu la chance d’aller à l’école“.
Placée par ses parents dès 5 ans, Pascaline a travaillé comme domestique et comme vendeuse. Recueillie dans un centre, elle tente aujourd’hui de cicatriser et rattrape le temps perdu.
Favoriser lӎducation
Le Bénin est l’un des pays les plus pauvres du monde. Clément vit en centre d’accueil. Il travaillait autrefois dans les champs, de l’autre côté de la frontière, au Togo: “Là-bas, je sarclais. Je récoltais le maïs. Je travaillais aussi dans les champs de piments, de tomates et de coton, de l’ensemencement jusqu’à la récolte… Si je n’avais pas l’énergie pour aller aux champs, on me prenait de force. Parfois, on me tapait. J’étais obligé d’aller travailler“.
Clément veut devenir professeur. Il a été rescolarisé. Favoriser l’éducation, ce doit être une priorité selon Alfred Santos. Il est conseillé pour Plan, en visite dans une école maternelle.”En éduquant les enfants, on les retire également de la rue, ce qui les place hors de portée des trafiquants L’école est théoriquement obligatoire. L’accès à l’enseignement est en progression mais il manque des moyens et des professeurs formés. Beaucoup d’enfants ne terminent pas le cycle primaire“.
PME PMI magazine avec rtbf