La Société burkinabè des fibres textiles vient de bénéficier d’un appui financier d’un pool bancaire international constitué de la Société Générale, de la Société Financière Internationale et de BNP Paribas. D’un montant de 65 millions d’euros, ce financement est destiné entre autres à l’achat du coton graine auprès des cotonculteurs.
Après une campagne en deçà des attentes, le secteur du coton burkinabè a désormais les moyens pour dérouler ses projets afin d’atteindre ses ambitions. La Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) vient de recevoir un financement de 65 millions d’euros, soit 42,6 milliards de francs CFA, d’un pool financier international constitué de la Société Générale, de la Société Financière Internationale et de BNP Paribas. Signé ce 12 janvier à Paris au siège de l’ambassade du Burkina Faso en France, ce nouvel appui financier vient boucler le cycle de financement de la campagne cotonnière 2017/2018 et est à rembourser sur 12 mois, à un taux de 3,7%. D’après les responsables de la Sofitex, cette enveloppe est destinée à prendre en charge l’achat du coton graine auprès des cotonculteurs, le transport vers les 15 usines d’égrenage dont dispose la Sofitex, l’évacuation de la fibre de coton vers les ports d’embarquement de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin et du Ghana, l’achat et le dispatching des intrants aux producteurs Burkinabès.
« C’est une très bonne chose pour la Sofitex, et cela peut représenter un certain challenge pour les agriculteurs, mais sur le plan de la qualité, c’est vraiment une réussite », s’est exprimé Vincent Nobilet, représentant de la Société générale, qui ajoutera que pour son institution, « cela est un facteur qui nous conforte ». Un sentiment partagé par les représentants de la Société Financière internationale et de BNP-Paribas qui ont également salué la ”qualité du management” de la Sofitex, « un gage d’assurance, et la contribution du secteur du coton dans la lutte contre la pauvreté ».
Notons que cette convention de financement est la 27è du genre que la Sofitex signe avec des banques internationales. Elle intervient quelques semaines (décembre 2017) après une autre, portant sur un montant de 70 milliards de francs CFA, signée avec le pool bancaire national.
4% du PIB et 400.000 ménages
La production cotonnière est d’une importance capitale au Burkina Faso. Selon les estimations officielles, elle représente environ 4% du produit intérieur brut et constitue les sources de revenus pour près de 400.000 ménages. Le secteur cotonnier est à l’origine de pas moins de 17,5% des recettes d’exportations du pays. Avec une production de 563.000 tonnes pour cette campagne contre 544.000 tonnes précédemment, le Burkina Faso reste leader dans le classement des pays africains producteurs de coton depuis 2004-2005. Cette production reste néanmoins en deçà des prévisions du pays qui étaient de 650.000 tonnes. Une différence donc de près de 87.000 tonnes soit, environ 13% que la Sofitex a expliqué par une mauvaise pluviométrie et une invasion des insectes au Burkina Faso.
Comptant 16 usines de traitement de graines de coton, la Sofitex est la plus grande des trois sociétés cotonnières du Burkina Faso alors qu’elle assure 85% de toute la production cotonnière du pays. Elle a été créée en 1979 et est basée à Bobo-Dioulasso.
Avec latribuneafrique