À une semaine de la visite officielle du président iranien Hassan Rohani à Paris, Téhéran a posé une condition qui bouscule le protocole : qu’il n’y ait pas d’alcool à table. Face au refus de la France, le déjeuner a été annulé.
Après l’accord sur le nucléaire iranien, celui sur le vin français ? Alors que les délégations diplomatiques iranienne et française s’agitent dans l’ombre pour préparer la venue du président iranien Hassan Rohani mardi 17 novembre à Paris, le protocole élyséen vient d’être bousculé. “L’Iran a demandé, comme très souvent, un menu halal et la suppression des bouteilles d’alcool à table”, a indiqué la radio RTL, citant “plusieurs interlocuteurs dans les milieux d’affaires français et iraniens”, l’islam interdisant la consommation d’alcool.
De son côté, la France a indiqué qu’elle n’accèderait pas à cette requête, l’usage voulant qu’une sélection de vins français soit proposée au cours de repas officiels organisés à l’Élysée. “Un repas était envisagé mais il a capoté”, affirment les sources de RTL.
Cependant, dans l’entourage de François Hollande, on met de l’eau dans son vin en ne fermant pas totalement la porte. “Le programme n’est pas encore finalisé”, glisse un interlocuteur cité par le journal “Le Monde“. Toujours selon RTL, l’option d’un petit-déjeuner aurait été envisagée, mais écartée par la partie iranienne, qui la juge “trop cheap”. Un simple entretien de deux heures devrait finalement avoir lieu. Une délégation du Quai d’Orsay est attendue cette semaine à Téhéran pour peaufiner l’ordre du jour de cette visite.
Un goûter sans alcool pour Jacques Chirac et Mohammad Khatami
Ce n’est pas la première fois que ce genre de problème logistique vient compliquer les relations franco-iraniennes. En 1999, déjà, une visite de Mohammad Khatami, alors président de la République islamique, avait été reportée car l’Iran avait exigé qu’il n’y ait pas de boissons alcoolisées lors des réceptions officielles. La rencontre entre l’Iranien et le président Jacques Chirac avait finalement eu lieu six mois plus tard autour d’un goûter.
La rencontre de mardi 17 novembre, censée marquer la relance des relations entre les deux pays, s’inscrit dans le cadre du réchauffement entre l’Occident et l’Iran, à la suite de l’accord conclu avec les grandes puissances sur le nucléaire iranien en juillet.
Au-delà de l’aspect gastronomique, le menu des discussions entre la France et l’Iran devrait comprendre la guerre en Syrie et la mise en œuvre du dit accord. Et preuve que l’imbroglio au sujet de l’alcool ne devrait pas avoir de conséquences, les deux pays signeront également des accords, dont un dans le domaine du transport aérien.
“Plusieurs accords seront signés par les ministres français et iraniens couvrant une variété de domaines, en particulier le dialogue politique, la coopération économique, le transport aérien, la santé et l’agriculture”, a ainsi annoncé l’Élysée, mardi, dans un communiqué.
avec france24