Ils ne pensent qu’à ça. Qui, des quatorze candidats en lice, sera le prochain président du Burkina Faso ?
Secrétaire exécutif (1999-2003), puis président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de 2003 à 2012, Roch Marc Christian Kaboré a longtemps été considéré comme le dauphin de Blaise Compaoré. Plusieurs fois ministre depuis 1989, notamment Premier ministre (1994-1996), puis président de l’Assemblée nationale (2002-2012), cet ancien fidèle parmi les fidèles de l’ex-président Compaoré a basculé dans l’opposition le 4 janvier 2014, en même temps que deux autres ténors du régime, Salif Diallo et Simon Compaoré.
Opposés à la volonté du chef de l’État de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, Kaboré et ses deux compères ont démissionné du CDP, rejoint ses détracteurs et fondé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Présenté comme l’un des deux grands favoris de la présidentielle d’octobre, avec Zéphirin Diabré, le social-démocrate Kaboré dispose de plusieurs atouts qui pourraient faire basculer la balance en sa faveur : une solide expérience à la tête de l’État, le soutien d’une machine partisane bien rôdée, ainsi qu’un réseau de connexions influentes dans la sous-région. Le candidat du MPP devra néanmoins convaincre une partie des nombreux Burkinabè qui voient toujours en lui un ancien pion du régime Compaoré. Quant aux proches de « Blaise », qui considèrent les trois fondateurs du MPP comme des traîtres responsables de leur chute, nul doute qu’ils feront tout pour l’empêcher de s’installer dans le fauteuil présidentiel.
Source : Jeune Afrique