Ce fut une semaine sombre, on se rappelle quand les nostalgiques de la restauration ont fait irruption au conseil des ministres le 16 Septembre dernier croyant pouvoir imposer une volonté féroce au peuple Burkinabè. Dans cette aventure sans but, ils ont fait beaucoup de mal. Contraindre Kaf à un confinement obligataire n’a pas été suffisant qu’ils ont décidé de tirer sur la population à main nues pour nous léguer des familles endeuillées, des paralysés physiques et psychologiques obligeant ainsi un report inéluctable des échéances électorales. Punaise !!! Zeph voulait devenir président à partir du 11 Octobre, et Roch alors ? Sans oublier Sankara et Ouédraogo ? Bref !!! Il a déconné ce général.
Heureusement comme on pouvait s’attendre, marcher au-dessus du peuple ça ne sera plus au Burkina, l’histoire en a déjà démontré, c’est déplorable que Diendéré n’ait pas pris note. Et pourtant (…). Dans la résistance unanime, Kaf et ses ministres ont retrouvés leurs portefeuilles et Chérif Sy et ses pairs ont repris du service, le célèbre article 37 de la constitution vient d’être verrouillé et le Sénat supprimé. Bravooo !!!
Le conseil des ministres en sa séance du 28 Octobre a fixé la période légale de la campagne électorale du premier tour de l’élection du Président du Faso, pour le dimanche 8 novembre 2015 au 27 novembre 2015. Quant aux élections législatives, les candidats sont autorisés à aller en campagne du samedi 14 novembre au vendredi 27 novembre 2015 (Puisse le Maitre des temps nous préserver d’une aventure malheureuse inopinée). Bien évidemment, les outsiders n’ont pas attendu cette formalité gouvernementale pour partir à la conquête des cœurs de leurs partisans. Dès lors, au lendemain de l’insurrection populaire, les sandales furent très vite remplacer par des brodequins, les penderies ravitaillées et les voilà bien déterminés plus que jamais, fièrement que le plus grand blocus est débarrassé.
Promptement, ils ont sonné à la porte des villes et villages pour s’attribuer un courage bien mérité mais malheureusement mal exploité quand bien même ces jeunes fils dont la vie furent arrachée très tôt sous l’afflux des balles assassines baignent toujours dans le sang. Malencontreusement, l’autorité n’était pas totalement sur ses rails pour leur rappeler à la bienséance. Cependant, jusque-là, les idéaux semblent plutôt converger dans le sens du dialogue en dépit des moments déplorables qu’a connu la transition.
Très bientôt, la conquête de l’électorat devrait monter d’un cran. Des meetings il y en aura, des discours on en entendra, des affiches nous en verrons, ce qui se fera nuitamment aussi nous en entendrons parler. Or pourtant, le 29 Novembre constitue une étape cruciale pour la démocratie au Burkina. Chasser le diable pour le remplacer par ses maitres d’hôtels reviendrait à un coup de poignard dans le dos de nos martyrs. Depuis que la loi Chérif a interdit les pratiques publicitaires à caractère politique pouvant influencer le vote, on se demande vraiment quelle sera la capacité de frappe de ces prétendants à la magistrature suprême ?
D’ores et déjà, les programmes de société ont commencé à tomber, ceux qui ont le privilège d’y accéder pourront en juger eux même. Malheureusement ce privilège n’est accordé qu’à si peu de monde et la grande majorité sera certainement séduite par la faculté oratoire des politiques à gaver de belles paroles. Tu as la nostalgie d’un riz au soumbala, pas de soucis consulte le planning des meetings, la femme du voisin ne sort plus son zom koom le soir, pas besoin de t’inquiéter contacte un des directeurs de campagne. On se demande vraiment si la loi Chérif n’intensifiera pas le partage des billets de banque ? D’ailleurs, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Maître Barthélémy Kéré l’a déjà souligné, « à quoi sert de supprimer les gadgets si des enveloppes d’argent vont être distribuées la nuit »
Bref ! Ils useront certainement de tous les moyens à leur pouvoir pour s’attribuer une victoire au quart de tour. D’autres nous proposeront une « usine d’uranium » pour nous convaincre de leur bonne volonté. Or « un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice » disait George Orwell. Il appartient aux politiques de mener leurs actions dans la manière la plus compétitive qui soit, mais l’histoire nous appelle à un discernement approfondi. Aux martyrs d’octobre 2014 viennent s’ajouter ceux de Septembre 2015 sans oublier les défunts fondateurs de la lutte depuis les temps. « Tous ces martyrs nous lèguent un testament, sous la forme d’une interpellation forte qui nous condamne à réussir » : Zéphirin Diabré
avec knpamouss.