Deux associations ont annoncé qu’elles déposaient une plainte à Paris pour pratiques commerciales trompeuses contre Samsung et sa filiale française, dénonçant “des violations des droits humains” dans les usines chinoises du géant de l’électronique coréen. Celui-ci dit appliquer une tolérance zéro vis-à-vis du travail des enfants.
Deux ONG françaises, Peuples solidaires et Sherpa, visent Samsung Monde et sa filiale Samsung ElectronicsFrance (SEF). Elles vont déposer plainte ce jeudi 11 janvier 2018 pour pratiques commerciales trompeuses, s’appuyant sur “de nouveaux rapports d’enquêtes très documentés de l’ONG China Labor Watch qui s’est infiltrée dans les usines” du groupe, indiquent les associations.
Sherpa et Peuples solidaires accusent Samsung de contredire ses engagements éthiques, alors que le groupe sud-coréen présente sur son site son ambition de “devenir l’une des entreprises les plus éthiques au monde”.
Le recours au benzène et à l’éthanol en Chine est pointé
Pour étayer leur plainte, les associations ont affirmé verser de nouveaux éléments démontrant le recours au travail des enfants ainsi que des conditions de travail indignes et dangereuses au sein des usines en Chine du leader mondial des smartphones. Elles pointent aussi “l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines”, qui “aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés”.
“Nous demandons à la justice de sanctionner cet écart inacceptable entre ces engagements éthiques et la réalité dans les usines telle que décrite par les ONG de terrain”, écrivent les associations plaignantes. “Cette procédure s’inscrit dans notre lutte de longue date contre l’impunité des multinationales”, expliquent-elles.
Une première plainte à Bobigny (93) déposée par Sherpa contre la seule filiale française, avait été classée sans suite en 2014. Ces ONG plaident plus généralement pour “que les négociations onusiennes aboutissent à un traité contraignant les multinationales au respect des droits humains sur toute leur chaîne de production”.