En 2017, deux pays africains ont annoncé le lancement de leurs Caisse de Dépôts et de Consignations (CDC), le Burkina Faso en avril et Niger en octobre.
Inspiré du modèle français, ce type d’institution existe déjà au Maroc (photo), en Tunisie, au Sénégal, en Mauritanie, au Gabon, au Bénin mais aussi en Italie, au Canada ou encore au Brésil.
Une caisse de dépôt est une institution financière publique qui gère, dans l’intérêt général, les capitaux issus des cautionnements, dépôts de garantie et autres consignations, ainsi que les liquidités de l’Etat, des collectivités locales, des caisses de retraites, des organisations mutualistes, etc. « Pour faire face à ces missions prioritaires telles que la promotion de l’habitat social et la lutte contre la pauvreté, il est indispensable de disposer de ressources financières abondantes et peu onéreuses que les acteurs intervenant dans ces secteurs ont du mal à mobiliser à partir du réseau bancaire classique. La Caisse de Dépôt répond à ce besoin. », explique Babacar Cissé, DG de SynerCom (groupe Synergy Investments), coordonnateur d’un réseau d’experts actifs dans les services aux CDC.
Suivant les pays et leurs moyens, l’institution agit à la fois comme une banque de développement et un fonds souverain, voire même comme une banque commerciale dans le financement de certains projets. La CDC française qui gère plus de 250 milliards d’euros, finance du logement social, des projets d’infrastructures, mais elle investit également dans de nombreux secteurs de l’économie. Elle est actionnaire aussi bien de Danone que de réseaux privés de fibre optique ou de domaines skiables dans les Alpes.
La benjamine des CDC est celle du Niger. A l’intiative du président Issoufou, elle a vu le jour par décret du 25 septembre 2017. Son premier DG, Ousmane Idi Ango, a été nommé quelques jours plus tard. « Il est personnellement et financièrement responsable de la gestion des fonds confiés à la Caisse des dépôts. », souligne Babacar Cissé. « La bonne gouvernance est également garantie par une Commission de surveillance composée de 11 membres parmi lesquels des représentants du gouvernernement, mais aussi des députés, des représentants de la Chambre de Commerce et d’Industrie ou encore les DG de la Caisse de Nationale de Sécurité Sociale et de la Caisse Autonome des Retraites. » précise-t-il.
Au Burkina Faso, on attend beaucoup de cette nouvelle institution pour contribuer au financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). « Nous voulons un instrument de financement de développement du pays à partir de ressources longues. La CDC-BF n’a donc pas un but lucratif, ni social », déclarait le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba au journal Sidwaya, lors de l’adoption des statuts en avril dernier. Selon les estimations des experts, la CDC du Faso devrait gérer à terme plus de 500 milliards de FCFA.
Au Cameroun et au Congo, l’institution est déjà créée juridiquement. En Côte d’Ivoire, elle sera prochainement mise en place. Le modèle ne cesse de se développer en Afrique, raison pour laquelle il a été décidé à Rome, lors au 4e Forum mondial des Caisses de dépôts, que la 5eédition se déroulera l’an prochain à Dakar.
Avec agenceecofin