L’absence d’une délégation venue tout droit de l’Elysée à la cérémonie de prestation de serment d’Alassane Ouattara le mardi 03 novembre dévoile la tiédeur des relations entre Abidjan et Paris.
Même si l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire était bien présent à la cérémonie de prestation de serment d’Alassane Ouattara le 03 novembre dernier, tout le monde continue de s’interroger sur le fait que le président Français François Hollande n’a pas jugé utile d’envoyer une délégation de l’Elysée , comme l’a fait son homologue Américain Bakack Obama qui a dépêché d’urgence deux émissaires , malgré la présence de l’Ambassadeur des Usa ? Comment expliqué aussi le a fait qu’après sa réélection les Usa par l’entremise de son Ambassadeur en poste à Abidjan soit les premiers à féliciter le Chef d’Etat Ivoirien, et que la France qui est la métropole, le fasse un peu plus tard ? La réponse à toutes ces questions est désormais connue. Selon nos sources d’informations, ce serait la consécration des relations lézardées entre Ouattara et Hollande. En tout cas, selon certaines informations en notre possession ce n’est pas par hasard que François Hollande aurait agi ainsi. C’est tout simplement les signes des relations glaciales entre Paris et Abidjan.
En effet, le président François Hollande apprécierait mal que le président Alassane Ouattara soit allé aux élections sans avoir réglé les problèmes cruciaux des graves violations des droits de l’homme récurrentes dans son pays et la question de réconciliation nationale. Sujets sur lesquels le président Ivoirien a été pourtant maintes fois interpellé par Hollande et par bien d’organisations des droits de l’homme, bien avant les élections. Pourtant Ouattara qui avait donné toutes les garanties et assurances à son Homologue Français de réussir ces questions bien avant la tenue des élections, a finalement
Fermé les yeux sur tous ces sujets et n’a eu d’yeux que pour sa réélection. Les conclusions de la Commission dialogue vérité et
Réconciliation qui devraient permettre de faire le diagnostic du mal qui ronge le pays sont malheureusement restées dans les tiroirs du palais présidentiel. La Côte d’Ivoire est allée aux élections avec des centaines de prisonniers politiques qui croupissent sans jugement en prison. Laissant ainsi encore la porte grandement ouverte à une crise latente qui pourrait à nouveau survenir si l’on n’y prend garde , alors qu’après la crise post électorale de 2010 qui avait fait 3000 morts selon les chiffres officiels, le pays devrait en principe définitivement refermer cette triste page et voir ses fils et les filles entièrement réconciliés. C’est ce qui expliquerait qu’après la réélection d’Alassane Ouattara François Hollande à une fois de plus fait injonction au président Ivoirien de passer très rapidement ‘’ au volet réconciliation ‘’. Et même les deux envoyés d’Obama avaient lors d’un point de presse tenu le 03 novembre dernier juste après la cérémonie de prestation de serment de Ouattara , lui avait demandé de ‘’ régler les questions de la réconciliation nationale et des graves violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ‘’ . En réponse à l’injonction de François Hollande sur le sujet de la réconciliation nationale, Ouattara avait répliqué en déclarant que ‘’ la réconciliation se fera seule ‘’, car estimant ‘’ qu’il avait avec lui 84% des ivoiriens’’. Ce sont des contrevérités. Parce que ce taux de 84 % obtenu à cette élection ne reflète pas du tout la réalité. Car tout le monde sait que l’opposition significative avait appelé ses militants à boycotter les élections, on a na vu ensuite le désert électoral qui s’en est suivi. Ouattara ne peut donc pas affirmer que 84 % de la population ivoirienne sont déjà réconciliées, et même si c’était le cas que faire des 15 % des ivoiriens. Ne sont t-ils pas aussi concernés par cette réconciliation nationale ? Violente question.
avec abidjantv