Une trentaine de membre du Conseil national de transition (CNT) sont descendus dans la rue, mercredi 4 novembre à Bangui, pour réclamer le réarmement des Forces armées centrafricaines (Faca).
Les parlementaires centrafricains sont en colère. Une trentaine d’entre eux ont marché ce mercredi 4 novembre à Bangui pour demander le réarmement des Faca, l’armée centrafricaine. Mardi, le Conseil national de transition (CNT), le parlement de transition, accusait dans une déclaration très musclée le gouvernement d’avoir laissé les communautés s’entretuer sans rien faire. L’assemblée a donné une semaine à l’exécutif pour réarmer les Faca.
Pourtant, le chef d’Etat de transition Catherine Samba-Panza demandait lundi peu ou prou la même chose, tout en critiquant « les efforts insuffisants » de la Minusca. Sur le fond, le CNT est d’accord avec Catherine Samba Panza.
Dans ce cas, pourquoi se montre-il aussi véhément avec le gouvernement de transition ? Tous deux critiques les forces internationales et réclament le réarmement des Faca, mais les deux têtes de la transition entretiennent des relations exécrables depuis le début.
Ainsi, le président du CNT Alexandre-Ferdinand Nguendet ne se prive pas de rappeler l’exécutif à l’ordre dès qu’il en a l’occasion. « C’est ce que nous avons toujours suggéré à l’exécutif qui n’a pas compris. Entre-temps, il y a eu de nombreuses pertes en vies humaines, accuse-t-il. Aujourd’hui, le peuple attend des actions concrètes. »
Embargo sur les armes
Si les FACA n’ont pas d’armes, c’est parce que la Centrafrique fait l’objet d’un embargo sur l’armement. Et la communauté internationale est très réticente à voir ces militaires se réarmer. Mais pour Alexandre-Ferdinand Nguendet, une partie des Faca est prête à reprendre du service actif.
« L’ancien ministre de la Défense a fait un travail extraordinaire. Elle avait mis en place une brigade d’intervention territoriale et réussi à sélectionner des officiers dignes de ce nom, qui ont une bonne moralité, capables d’appuyer les forces internationales, plaide-t-il. Nous savons pertinemment que l’armée nationale est politisée, tribalisée, mais nous n’avons pas autre chose à faire que de nous appuyer sur nos forces de défense et de sécurité. »
L’ultimatum des parlementaires court jusqu’à mardi prochain. Le CNT ne peut pas voter de motion de censure contre le gouvernement. S’il ne peut pas le démettre, que se passera-t-il si rien n’est fait ? « On avisera, nous prendrons nos responsabilités », répond de manière sibylline Alexandre Ferdinand Nguendet, sans donner davantage de détails.
Par RFI