A fin septembre 2017, seulement 10 % des crédits accordés par les 20 microfinances les plus importantes de Côte d’Ivoire, étaient dans la norme de remboursement à moins de 90 jours au delà du délai, le moyen par lequel les instances de régulation et de surveillance vérifient le niveau de risque associé à ce secteur.
L’information est donnée par l’association professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Cote d’Ivoire, qui précise que ces 20 microfinance concentrent 90% des crédits accordés par le secteur. Cette situation s’affiche comme une dégradation supplémentaire, car à la fin septembre 2016, il y avait 40% de crédit dans la norme de remboursement et en juin 2017, le niveau était encore à 15%
Les raisons de cette dégradation n’ont pas été avancées. Mais une explication peut se trouver dans le fait que les crédits accordés par les microfinances ivoiriennes à leurs clients, ont augmenté, atteignant 250 milliards de FCFA (455 millions $) à la fin septembre 2017. Il n’est pas exclu que cette évolution ait renforcé l’exposition aux risques de non remboursement.
Les autorités ivoiriennes saluent tout de même la dynamique observée dans le secteur de la microfinance. « Le secteur de la microfinance a enregistré une hausse de sa clientèle sur les 5 dernières années avec un taux de croissance annuel moyen de 13,0 % sur la période. L’épargne collectée par les microfinances est passé de 72 milliards de FCFA en 2012 à 250 milliards de FCFA à fin septembre 2017, l’activité de crédit a pratiquement été multipliée par 5 en 5 années », a indiqué Hélène Dollo, la directrice de la réglementation et de la surveillance des systèmes financiers décentralisés en Côte d’Ivoire.
Notons que, depuis le 1 er janvier 2018, une nouvelle réglementation, plus stricte, applicable aux Banques et aux établissements de crédits de l’Union monétaire ouest africaines (UMOA), est entrée en vigueur.
Avec agenceecofin