Le consortium emmené par le groupe énergétique français EDF et qui, en novembre 2013, a obtenu la concession pour la construction du barrage de Natchigal sur le fleuve Sanaga au Cameroun, a signé mardi 3 novembre 2015, un accord cadre définissant les conditions générales d’insertion de ce projet d’une capacité accrue à 420 mégawatts, dans le secteur électrique du Cameroun.
« Cet accord marque une nouvelle étape dans le développement du projet. Un certain nombre de conditions doivent encore être satisfaites pour démarrer la construction du barrage : obtention de la concession, décret d’expropriation, renforcement des réseaux de transport d’électricité », peut-on lire dans le communiqué officiel du gouvernement qui a sanctionné cet événement.
Ce barrage se présente comme une victoire pour la diplomatie économique française, dans un pays où, comme partout en Afrique, des entreprises chinoises raflent la mise sur une grande majorité des projets d’infrastructure. A l’analyse des différentes données qui sont liées à ce projet, EDF a convaincu grâce à un apport de 40% du financement nécessaire sur un montant global de 815 millions $ (environ 660 milliards de FCFA).
Une somme que le groupe français injecte en toute confiance en raison d’un business plan appuyé par le projet d’extension des activités d’Alucam, la filiale camerounaise de Rio Tinto Alacan qui sera un des gros clients, et aussi la présence de Société Financière Internationale, membre du groupe de la Banque mondiale, qui apporte environ 30% du financement et est tenue par des règles strictes en matière environnementale.
A la sortie de la cérémonie, Basile Atangana Kouna, le ministre camerounais en charge de l’énergie a indiqué que le processus était enclenché pour que le déficit énergétique prenne fin dès 2021, date prévue pour l’entré en activité du barrage. Rien n’est pourtant sûr, car le déficit en énergie électrique au Cameroun est actuellement estimé par des sources indépendantes à 1000 MW, un chiffre qui pourrait progresser d’ici 2020.
Par ailleurs le gouvernement n’a pas donné de précisions sur la répartition de la production énergétique qui sera issue de ce barrage. Rio Tinto Alcane, qui fait partie du consortium, devrait être le principal bénéficiaire des MW qui sortiront du projet. La part effectivement injectée dans le réseau électrique domestique qui sera acheminé vers Yaoundé la capitale du pays, n’a pas été précisée.
Selon des sources proches du projet mais qui n’ont pas été officiellement confirmées, la prochaine étape devrait être la négociation des accords de financements avec ses bailleurs de fonds.
avec agenceecofin