Quinze patients français et espagnols ont perdu la vue après avoir utilisé un médicament commercialisé par une entreprise allemande. Le produit a été retiré de la vente dans les deux pays.
Rien n’est prouvé pour l’instant, mais l’Agence du médicament (ANSM) est inquiète. Deux patients français ont perdu l’usage d’un oeil après une chirurgie utilisant un produit ophtalmique suspect fabriqué par la société allemande Alamedics Gmbh, selon l’ANSM. Le retrait en France de l’Ala Octa, le produit incriminé, a été décidé dès la fin juillet, a précisé le Dr Brigitte Heuls, chargée des dispositifs médicaux à l’agence. Elle a insisté sur le fait qu’ « à ce stade, il n’existe pas d’élément accusant directement le produit ».
Soixante-quinze doses d’Ala Octa ont été commercialisées en France depuis la mise sur le marché du produit en 2012. Présenté sous la forme d’une solution aqueuse, le produit est utilisé principalement dans la chirurgie de la rétine.
Treize Espagnols atteints de cécité
Dans un courrier adressé le 13 juillet par la société Alamedics aux distributeurs, avant d’être mis sur le site de l’ANSM le 18 septembre , le Dr Christian Lingenfelder expliquait que « le produit Ala Octa a été soupçonné d’être à l’origine de processus dégénératifs de la rétine ». « Les ventes sont interrompues jusqu’à ce que les circonstances soient parfaitement clarifiées », ajoutait-il. Sur son site Internet, Alamedics précise qu’Ala Octa est un produit « chimiquement et physiologiquement inerte et absolument non-toxique ».
Samedi, l’Agence espagnole du médicament et des produits de santé (Aemps) avait fait état de « 41 cas de personnes affectées par l’usage du produit de chirurgie Ala Octa », retiré de la vente par le ministère espagnol de la Santé en juin. « Jusqu’à présent ont été confirmés 13 cas d’amaurose (cécité) », soit la perte complète de la vue d’un oeil, avait précisé l’Aemps.
Des patients ont souffert d’autres complications énumérées par l’Aemps : nécrose rétinienne, atrophie du nerf optique, diminution de l’acuité visuelle, inflammations. Outre les patients touchés en Espagne, le laboratoire allemand évoquait également « un cas en Italie ».