Depuis le dieselgate, ce scandale des moteurs truqués de Volkswagen, la chute du diesel au profit de l’essence semble inexorable. En 2016, et pour la première fois depuis l’an 2000, le diesel n’a représenté que la moitié du marché automobile français. Le diesel représentait les trois quarts des ventes en 2012. Les constructeurs sont contraints de s’adapter à ce renversement de tendance. Et malgré une très bonne année pour le marché français, marqué par une progression de 4,7% en 2017, l’industrie automobile est inquiète face à la chute du diesel.
C’était en 2012, période faste pour le diesel. A l’époque, il représentait les trois quarts des ventes. Quatre ans et un scandale plus tard, le diesel n’atteint même plus la moitié du marché automobile français (47,29%). Pour la première fois depuis l’an 2000, les ventes de diesel sont passées en dessous de la barre des 50%. Il faut dire qu’à l’époque, le diesel était présenté comme la solution miracle pour réduire les émissions de CO2, parmi les principaux gaz à effet de serre. Les constructeurs se sont mis à promouvoir le diesel, et les automobilistes à l’acheter.
Et puis, on a appris que le diesel émettait des particules fines et des oxydes d’azote, extrêmement dangereux pour la santé. Et puis, il y a eu les révélations du « dieselgate ». En septembre 2015, l’Agence américaine de protection de l’environnement révèle que le constructeur Volkswagen a utilisé différentes techniques, entre 2009 et 2015, pour réduire les émissions de ses moteurs lors des tests d’homologation. 11 millions de véhicules concernés qui polluent bien plus que ce que sur le papier.
Réglementation européenne
Depuis 2015, les ventes de diesel dégringolent au profit de l’essence. La baisse touche l’ensemble de l’Europe, et devrait se poursuivre en 2018. Problème, les constructeurs doivent respecter les normes européennes qui imposeront en 2020 de ne pas dépasser le seuil de 95g/km d’émission de CO2. Or, les moteurs diesel émettent 15% de moins de CO2 que leurs équivalents essence. Les constructeurs se trouvent donc contraints de poursuivre la production et la vente de diesel dans le seul but de respecter ces normes.
Les constructeurs doivent donc s’adapter. Proposer des véhicules hybrides ou tout électrique. Ainsi, le français PSA propose un nouveau moteur trois cylindres « 1,2 litre turbo puretech ». Face à l’explosion de la demande, le constructeur a indiqué à l’AFP qu’il avait été contraint d’importer 150 000 blocs-moteurs de Chine. Le groupe va donc ouvrir une nouvelle ligne de fabrication, spécialement pour ce moteur, près de Metz, afin de doubler la capacité de production de ce moteur en France.
De son côté, Renault qui se veut le pionnier de l’électrique, indique à l’AFP avoir investi dans un « outil industriel flexible » capable de s’adapter à la demande d’essence ou de diesel. Le tout, dans le même site qui produit la voiture électrique Zoe qui a augmenté sa capacité face à son succès.
Bonne année pour l’automobile tricolore
Du succès, il y en a eu du côté de l’industrie automobile tricolore : en 2017, les ventes de véhicules neufs ont progressé de 4,7%, soit 2,11 millions d’unités. La chute du diesel ne s’est pas reportée sur les véhicules hybrides ou électriques, mais bien sur l’essence. PSA, même sans l’addition d’Opel qui a rejoint le groupe dans l’année, rappelle Les Echos, progresse plus vite que le marché. En effet, les ventes d’Opel n’ont représenté que 30 248 unités, contre 440 500 pour Peugeot et 270 352 pour Citroën. De son côté, Renault a vendu 673 869 véhicules en 2017.