Asphyxié par la chute des prix du pétrole depuis mi-2014, l’Angola prévoit de faire flotter librement sa monnaie, le kwanza dans une fourchette cible avant la fin de ce trimestre, a annoncé mercredi le gouverneur de la banque centrale, José de Lima Massano.
Toutefois, la Banque centrale s’engage à intervenir avec des « mesures correctives » si le kwanza dévisse hors de cette fourchette.
Arrimé actuellement au dollar au cours de 166 pour un billet vert, le kwanza se négociait mercredi à plus de 400 par dollar sur le marché noir.
Selon l’autorité de régulation monétaire, la possibilité de sa dépréciation brusque est imminente pour de multiples raisons, dont la pénurie de dollars qui ébranle investisseurs et importateurs. « Nous avons un taux de change qui ne reflète pas la vérité », a-t-il avoué.
De 20 milliards $ au début de 2017, les réserves de change ont fondu de façon continue passant de 15,4 milliards en octobre à 14,2 milliards en novembre, révèle Bloomberg. La pénurie de dollars a obligé des centaines d’entreprises à se démener pour payer les travailleurs étrangers et les fournisseurs étrangers, ce qui a incité nombre d’entre eux à quitter le pays, deuxième producteur de pétrole sur le continent.
« Il est difficile de dire ce qui pourrait arriver à ce stade, mais nous pensons que le taux de change officiel pourrait baisser de 20% ou plus par rapport au dollar et le rendement de l’Eurobond angolais pourrait augmenter de 700 à 1 000 points de base », prédit William Jackson, économiste principal des marchés émergents chez Capital Economics à Londres, cité par Bloomberg.