Durant ces deux dernières années, nous avons vu l’OTAN s’agiter dans tous les sens autour d’une Russie sereine, presque impassible. Aujourd’hui, à la lumière de ce que nous voyons en Syrie, nous pouvons à peu près comprendre les raisons de cette sérénité. Cela fait plus de 20 ans que la Russie observe ses adversaires et qu’elle les voit venir. Elle les connait par cœur et s’est déjà préparée à la situation actuelle. Le danger, c’est que les membres de l’OTAN n’ont aucune conscience de cette réalité, pourtant évidente. RI
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Un haut gradé de l’Etat-Major russe demandait hier « Mais jusqu’où vont-ils aller? Jusqu’où pensent-ils pouvoir aller? », au sujet du déploiement de nouvelles troupes par l’OTAN aux frontières européennes de la Russie.
Un millier de militaires de l’OTAN serait prochainement déployé dans chaque pays Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), ainsi qu’en Pologne. De nouveaux matériels blindés sont arrivés dernièrement en Pologne également, et une quarantaine de blindés (Chars Abrams et VAB Bradley) sont attendus en Estonie très prochainement. Une douzaine de jets patrouillent l’espace aérien – en s’affolant à chaque fois qu’un jet russe frôle la frontière du côté russe – et il est prévu de doubler ce nombre.
Aujourd’hui Vladimir Poutine, par la voix de son porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répondu à cette menace:
« Il s’agit du rapprochement de l’Otan et de ses infrastructures militaires vers nos frontières, ce qui constitue un phénomène que nous considérons comme indésirable […] »
Les conséquences seront très vraisemblablement le renforcement des troupes russes aux frontières de l’Estonie et des pays scandinaves et, par ailleurs, un renforcement des troupes russes à Kaliningrad, avec des moyens de défense aérienne, incluant le système « Jibiny » dont l’équipage du croiseur US « Donald Cook » peut témoigner après une… démonstration par un SU-24 en mer Noire le 12 avril dernier…