Investigateur.net- Inculpé depuis fin septembre dernier par les autorités de la transition burkinabè qui l’accusent d’être de complicité avec les auteurs du coup d’État manqué du 17 septembre et de collusion avec des forces étrangères, la détention de l’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré semble être porteuse de menace pour la stabilité du pays des hommes intègres. La justice militaire en charge de ce dossier, selon nos informations, en dehors de l’accusation portée contre le détenu éprouverait de la peine à en apporter les preuves. L’enregistrement sonore des échanges qui auraient eu lieu entre Djibrill Bassolé et le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, dans lesquels échanges Guillaume Soro aurait montré des dispositions à soutenir le putsch s’assimile de plus en plus à une chimère. Les autorités de la transition ont-elles voulu régler des comptes avec le premier général de la gendarmerie nationale du Burkina Faso qu’elles ne s’y prendraient pas autrement. Et justement depuis peu l’unité de la gendarmerie nationale est mise à mal par cette détention dont beaucoup ne perçoive pas le bien-fondé au plan judicaire. D’où la grogne encore sourde mais qui s’enracine de jour en jour.
En effet, selon nos sources bien de hauts gradés de la gendarmerie supportent mal la détention à des fins politiques de celui qui est considéré, à juste titre d’ailleurs, comme un repère et un modèle dans le corps. Ils veulent donc exiger sa libération comme un préalable à la tenue des élections du 29 novembre prochain. A moins que l’accusation n’apporte les preuves de l’enregistrement sonore dont il est accusé. De sources judiciaires, la gravité des accusations et les preuves que les autorités de la transition prétendent détenir devraient donner lieu à une accélération du dossier. Que non ! L’on veut gagner du temps. «Malheureusement on a l’impression que l’on veut museler un homme politique le temps d’une élection où non seulement l’on ne souhaite pas qu’il participe mais aussi qu’il ait son mot à dire», commente notre source. Et d’enchaîner : «C’est une attitude injuste et grâce de conséquence»
De ce son côté, le général Djibrill Basolé qui clame son innocence depuis sa détention ne lésine pas sur les moyens de sa défense. Estimant qu’il est l’objet d’une campagne de diabolisation.
En tout état de cause, cette situation dont les enjeux et les risques n’échappent pas à la conscience des autorités de la transition fait planer une menace sur le processus électoral dont la campagne présidentielle s’ouvre le 08 novembre prochain. Après le RSP, il faut épargner au Burkina Faso le scenario d’une mutinerie d’éléments de la gendarmerie avant ou pendant la campagne présidentielle parce qu’on aura volontairement prêté le flanc. A travers un populisme rétrograde.
avec Investigateur